Logements sociaux à 250.000 DH et logements à 140.000 DH L'évaluation du programme de logements sociaux à 250.000 DH et celui de logements à faible valeur immobilière de 140.000 DH, lancés depuis la fin de la dernière décennie, s'impose. L'étude consacrée à cette évaluation, présentée mardi à Rabat, a révélé les tenants et les aboutissants chiffrés de ces deux programmes. 366.462 unités de 250.000 DH achevées à fin 2017 Il ressort de l'étude présentée que le programme de logements sociaux à 250.000 DH a permis, à fin 2017, de mettre en chantier 579.122 unités de logements depuis 2010. Déjà, 366.462 unités sont achevées. 212.660 étant en cours de réalisation. En détail, l'offre annuelle moyenne en logement social est de l'ordre de 46.000 logements. De plus, 92% des programmes sont réalisés par des promoteurs privés. Par région, 70% des logements achevés sont concentrés à Casablanca-Settat, Tanger-Tétouan-Al Hoceima et Rabat-Salé-Kenitra. L'ensemble des chantiers a également permis la création de 27.700 emplois par an entre 2010-2017. Quant à la demande additionnelle en matière de matériaux de construction, elle a connu une hausse dans ce cadre. Ainsi, le ciment a augmenté de 6,7 millions de tonnes. A son tour, le sable et le tout-venant ont augmenté de plus de 7,6 millions de tonnes. De même, la gravette a augmenté de près de 1,5 million de tonnes. Aussi, la faïence et le bois ont respectivement augmenté de près de 5 millions m2 et de 521.086 m3. Une offre annuelle de 2.860 logements de 140.000 DH Ce sont 38.387 unités de logements qui sont mises en chantier, depuis 2008, dans le cadre du programme de logements à faible valeur immobilière à 140.000 DH. A ce jour, 28.549 unités de logements à 140.000 sont achevées, au moment où 9.838 sont en cours de réalisation. Quant à l'offre annuelle moyenne, elle est de l'ordre de 2.860 logements. Contrairement aux logements sociaux à 250.000 DH, 72% des logements achevés sont construits par les promoteurs publics dans le cadre du programme de logements à faible valeur immobilière à 140.000 DH. Selon la répartition régionale, 91% des logements achevés se situent dans cinq régions, soit Fès-Meknès, Souss-Massa, Casablanca-Settat, Marrakech-Safi et l'Oriental. S'agissant de la demande additionnelle en matière de matériaux de construction, dans le cadre de ce programme, elle a également connu une hausse. En détail, le ciment a augmenté de 652.600 de tonnes. De même, le sable et le tout-venant ont augmenté de 760.700 tonnes. Quant à la gravette, elle a augmenté de 140.000 tonnes. A leur tour, le faïence et le bois ont respectivement augmenté de 490.000 m2 et de 50.300 m3. Un déficit de 400.000 unités Au-delà de ces chiffres, le ministre de l'aménagement du territoire, de l'urbanisme, de l'habitat et de la politique de la ville estime qu'il existe un déficit. Abdelahad Fassi Fehri, qui rappelle que l'impact social et économique du secteur du BTP sur l'économie nationale est de 6,3% du PIB, précise que ce déficit s'est établi à 1,2 million d'unités en 2002. En 2017, il a atteint 400.000 unités. «Nous espérons le faire descendre à 200.000 dans le cadre du programme gouvernemental», avance-t-il. Le ministre, qui rappelle par l'occasion les mesures d'exonérations fiscales, indique que celles-ci ont permis à 300.000 ménages d'améliorer leurs conditions de vie. A propos des programmes sociaux, M. Fassi Fehri précise que ceux-ci ont permis une production annuelle moyenne de 50.000 unités. Cela étant, l'étude a, selon ses dires, concerné plus de 700 promoteurs, 1.030 projets et 8.500 acquéreurs. A la recherche d'une nouvelle dynamique Cette évaluation n'est, comme il le précise, «qu'une première étape pour rechercher un nouveau souffle à l'habitat» puisque le système « s'essouffle » à ses yeux. «Nous sommes également à la recherche de moyens de relance», enchaîne-t-il. Le ministre saisit son passage pour rappeler la réception du rapport de la Cour des comptes relatif à l'évaluation du logement social et qui critique des aspects liés à la gestion. Selon le ministre, ce rapport apporte des éléments positifs. «C'est une plate-forme qui va nous aider dans notre recherche», estime-t-il. De plus, M. Fassi Fehri s'exprime autour d'un souci. «Nous sommes conscients que notre offre actuelle ne répond pas aux besoins de certaines couches», avance le ministre. Dans ce sens, il cite la classe moyenne qui ne dispose pas d'offre. «Elle n'adhère pas à ce que nous lui offrons aujourd'hui», poursuit-il. Le responsable ne manque pas de penser à l'habitat rural. Selon ses dires, celui-ci «n'a pas encore eu l'attention qu'il mérite». Et ce n'est pas tout, le ministre reconnaît l'existence de problèmes de financement, qualité et durabilité. M. Fehri se lance également dans un rythme d'annonces. Ainsi, des ateliers se tiendront le 3 mai prochain «avec l'espoir de tenir avant la fin juin une session du conseil national de l'habitat qui ne s'est réuni qu'une seule fois».