Chiba Mae El Aynayne nommé à l'unanimité à l'issue de la session ordinaire du conseil Les Istiqlaliens découvrent enfin le numéro deux de leur parti. Après une attente qui aura duré des mois, Chiba Mae El Aynayne vient d'être nommé à l'unanimité président du conseil national du parti de l'Istiqlal (PI). Il s'agit là de l'aboutissement d'un long processus qui n'a pas été toujours facile au sein du parti de la balance. Et pour cause. Pas moins de cinq candidats prétendaient à ce fauteuil jusqu'aux dernières minutes avant la tenue de la session ordinaire du samedi dernier. Une multitude de candidatures qui traduisait, en quelque sorte, les profondes divergences qui se trouvent aujourd'hui au sein du parti, notamment au niveau du comité exécutif. La majorité des candidats fait partie de ce comité. Au final et en l'absence d'un consensus préalable, les Istiqlaliens ont choisi une personnalité respectée au sein de l'appareil du parti. Il faut dire que la nomination de ce dernier était inattendue. D'ailleurs, le nouveau président lui-même ne s'y attendait pas. «Les membres du comité exécutif et du conseil national m'ont attribué une responsabilité à laquelle je ne m'attendais pas», a dit Mae El Aynayne dans une déclaration à la presse précisant que ce choix intervient dans le cadre d'une phase fondamentale et décisive pour le parti. Outre la nomination d'un nouevau président du parlement du parti, le PI a officiellement annoncé son ralliement à l'opposition parlementaire. Le parti met ainsi un terme à son soutien critique à la majorité gouvernementale actuelle. Ainsi, le Conseil national du parti de l'Istiqlal a décidé à l'unanimité de se ranger dans l'opposition. Selon le secrétaire général du parti de l'Istiqlal, Nizar Baraka, «l'opposition est la place naturelle du parti au sein du paysage politique». La même source qui s'exprimait à l'ouverture de la session ordinaire a fait savoir que «notre position naturelle aujourd'hui au sein du paysage politique est de se constituer en une opposition istiqlalienne nationaliste, face à l'infiltration des tendances libérales déséquilibrées dans les structures de l'économie nationale, à la dilapidation du temps et des opportunités de réforme par le gouvernement, en présence de multiples défis, à la lenteur du rythme de l'action gouvernementale pour honorer les engagements et satisfaire les revendications légitimes des citoyens et à un Exécutif qui se contente de gérer les contraintes au quotidien et de faire part de ses intentions sans disposer de prospective ou de dimension stratégique». Plus concrètement encore, Baraka a donne sa vision pour le rôle de sa formation dans l'opposition. Il s'agit notamment pour lui d'une «opposition mobilisée pour défendre la cause nationale, renforcer le front interne et contribuer activement à la diplomatie parallèle, une opposition qui participe aux mutations et réformes majeures dans le pays, à travers le plaidoyer, la force de proposition et l'élaboration de solutions et d'alternatives réalistes, réalisables, respectant l'intelligence du citoyen et veillant à faire entendre l'autre opinion et les voix non écoutées au sein de la société et des institutions». Cette nouvelle vision de la pratique politique repose sur quatre piliers, à savoir l'interaction à travers la proximité territoriale continue avec les citoyens, l'écoute et l'examen de leurs attentes et besoins au sein des institutions représentatives, la mobilisation et l'encadrement du dialogue public et l'animation des espaces du dialogue national, a-t-il précisé. Ces piliers s'appuient également sur une réflexion et une orientation stratégiques à travers la contribution à l'élaboration et la présentation des alternatives pour surmonter les difficultés et traduire les besoins et les préoccupations des citoyens en des actions concrètes applicables, notamment par le biais de propositions législatives et des plans et programmes de développement au sein des conseils élus présidés par le parti, a-t-il fait savoir. A noter enfin que le PI rejoindra le Parti authenticité et modernité (PAM) à l'opposition parlementaire.