Financé par la Commission Européenne et géré par la CGEM, ce programme, doté d'un budget de plus de 5 millions d'euros, a pour mission de soutenir les associations professionnelles. La mise à niveau de nos entreprises passe par celle des structures qui les chapeautent. Seulement voilà, les associations professionnelles ne disposent même pas de ressources humaines et matérielles nécessaires pour remplir convenablement leurs fonctions. Dans la majorité des cas, l'activité de ces structures se résume à la défense des intérêts de leurs membres et à leur représentation auprès des pouvoirs publics. Cependant, elles «doivent orienter leur action plutôt vers la dynamisation et la promotion du secteur qu'elles encadrent», rectifie Omar Oukrid, directeur du Programme d'Appui aux Associations Professionnelles (PAAP), financé par la Commission Européenne et géré par la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM). « Pour cela, elles doivent être capables de faire la promotion de la branche qu'elles représentent à travers l'organisation de salons, de missions économiques…et l'élaboration d'études sectorielles, de marchés et de promotion», ajoute-il. Au Maroc, il existe environ 150 associations professionnelles (AP) actives. Elles représentent tous les secteurs économiques. Certaines sont sectorielles d'autres, regroupe des entreprises, selon des critères socio-économiques, régionaux ou une combinaison des deux. Bon nombre de ses structures peinent à justifier leur raison d'être et pour cause. Leurs ressources humaines sont très faibles quantitativement parfois qualitativement et souvent inexistantes. De même que leurs ressources financières qui proviennent exclusivement des cotisations des membres et dans de rares cas sont complétées par des ressources parafiscales. Résultat: les AP ne proposent que des services restreints, ce qui limite leur représentativité et ne leur permet pas d'accroître la base et le montant de leurs cotisations ou de proposer des services générateurs de revenus. C'est la raison pour laquelle, le programme PAAP a été mis sur les rails. Prévu pour une période de 42 mois avec un financement de 5 millions d'euros de la Commission Européenne, il doit permettre de briser le cercle vicieux dans lequel sont enfermées les AP, caractérisé par la faiblesse de l'adhésion et des recettes ainsi qu'une une offre insuffisante e matière de service. Le PAAP s'inscrit dans le cadre général du programme MEDA I au titre des actions de mise à niveau que comptent des projets comme Euro Maroc Entreprise, l'appui à la mise à niveau de la Formation professionnelle ou l'appui à la promotion de la qualité. C'est d'ailleurs l'une des rares structures, mise en place par la première version du programme MEDA, qui tient la route et répond aux attentes telles prévues par le plan d'action initialement prévu. «C'est une expérience unique en son genre dans le cadre de la coopération et de partenariat avec l'UE», indique M. Oukrid. Quoi qu'il en soit, le programme a reçu à fin décembre 2002, 49 candidatures dont 32 ont été agréés par le Comité de Pilotage (CP) et la Délégation de la Commission Européenne (DCE) au Maroc. Le staff du PAAP table sur le financement de 35 associations. Parmi les 32 associations agréées, 18 ont vu leurs plans d'actions validés par le CP, alors que 14 autres sont en cours de préparation. Sur les 18 plans d'action validés, 9 contrats de subvention sont signés par la CGEM et les AP concernées et endossés par la DCE, 8 sont en cours d'endossement et un contrat est en cours de signature par l'AP concernée. Les plans d'actions validés par le comité de pilotage représentent un budget global de près de 36 millions de dirhams. Le PAAP prend en charge 78% de ce budget, soit 28 millions de dirhams. Notre objectif est d'enclencher le processus de mise à niveau au sein des associations professionnelles. À elle de prendre le relais par la suite», explique M. Oukrid. Pour assurer le succès au programme d'appui, le staff de la structure de base a mis en place un processus de suivi basé sur des audits.