Certains investissements ont été décalés sur l'année 2018. L'objectif étant de bénéficier de la réduction sur les droits d'enregistrement instaurée par la loi de Finances 2018. L'Association marocaine des investisseurs en capitaux dévoile ses chiffres pour l'exercice 2017. Le bilan dressé démontre une nette progression des levées. Ces dernières se sont consolidées en une année de 305 millions de dirhams atteignant à fin 2017 un montant de 1,31 milliard de dirhams. Cette hausse est expliquée par l'activité cyclique du capital ainsi que par l'avènement d'une nouvelle génération de fonds. A cet effet, le cumul des montants levés s'élève à 18 milliards de dirhams. 12,44 milliards de dirhams sont destinés au capital investissement au moment où 5,5 milliards de dirhams vont aux fonds d'infrastructure. Les fonds transrégionaux représentent, depuis 2012, 75% des fonds levés pour le Maroc. De même, 2,5 milliards de dirhams sont disponibles pour les PME. «Avec un taux de pénétration de 0,04% en 2017, le financement par le capital investissement au Maroc possède encore une large marge de progression par rapport à des économies telles celles des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et l'Afrique du Sud). Par contre, le Maroc dépasse l'ensemble des pays de la zone Mena», commente l'Amic dans ce sens. L'industrie marocaine du capital investissement connaît un grand intérêt de la part des investisseurs internationaux. Et pour preuve, les capitaux levés auprès de ces investisseurs en l'occurrence les organismes de développement internationaux (SFI, BERD, BEI, BAD, etc), ne cessent de grimper. Ils sont passés de 20% en 2000 à 63% à ce jour. L'Amic a par ailleurs observé un record de désinvestissement en 2017. Le montant s'est élevé à 968 millions de dirhams, en hausse de 372% par rapport à l'année passée. Le cumul des montants désinvestis atteint à ce jour les 3,4 milliards de dirhams, soit près de 51% du montant global investi par l'industrie du capital investissement. Le cap 2017 marque la clôture de la 3ème génération de fonds. L'exercice a connu l'investissement de 343 millions de dirhams dans les Petites et moyennes entreprises (PME). Elles sont au total 189 entreprises à bénéficier d'un investissement en capital de l'ordre de 6,6 milliards de dirhams. L'Amic indique à ce propos que certains investissements ont été décalés sur l'année 2018. L'objectif étant de bénéficier de la réduction sur les droits d'enregistrement instaurée par la loi de Finances 2018. Par répartition sectorielle, l'industrie arrive en tête. Ce secteur représente 43% des investissements réalisés depuis 2012. Il est ainsi suivi des services et transports qui accaparent 26% des investissements. Notons qu'une grande partie des montants investis en valeur dans le cadre de cette troisième génération de fonds a été destinée aux entreprises en phase de développement. On relève dans ce sens une part de 78% au moment où 13% de ces fonds ont été dédiés aux opérations de transmission et 8% à l'amorçage au risque. La structure régionale de ces fonds n'a pas connu de grands changements. Selon l'analyse de l'Amic, les investissements restent concentré dans la partie nord du pays. L'axe Casa-Settat arrive en tête, soit une part de 68%. La région Rabat-Salé-Kénitra n'en détient que 8% au moment où Tanger-Tétouan-Al Hoceima et Marrakech-Safi commencent à s'afficher. En termes de perspectives, l'Amic souligne dans son rapport que 32% des fonds prévoient d'investir dans de nouvelles entreprises tandis que 25% planifient des sorties. De même les deux tiers des fonds planifient la levée de nouveaux capitaux entre 2018 et 2019. Les prévisions pour les cinq prochaines années confirment pour leur part une tendance aux investissements multisectoriels. Une légère préférence devrait s'observer pour le secteur des nouvelles technologies et celui de l'agroalimentaire. En outre, une diversité des zones géographiques est également envisagée pour cette phase couvrant ainsi l'ensemble des régions du Royaume.