Le groupe qui soutient la candidature de Abdelouahed Radi au poste de Premier secrétaire de l'USFP est formé de cinq membres du gouvernement, un ex-ministre, deux membres du CCDH et du chef de file de la Fédération Démocratique du Travail (FDT). Le règlement intérieur de l'Union Socialiste des Forces Populaires (USFP) veut que ce soit le Bureau politique qui choisisse parmi ses membres un nouveau Premier secrétaire en cas de retrait de l'ancien. Élu par les membres de la Commission administrative, le Bureau politique est composé de 21 membres dont le Premier secrétaire et le vice-premier secrétaire. Ce nombre est bien choisi d'ailleurs puisque étant impair, il devrait permettre de mieux départager les voix au moment des prises de décisions. Toutefois, la situation qui se présente devant les membres de ce bureau est actuellement des plus délicates. Car, après le retrait de la vie politique de l'ex-Premier secrétaire, Me Abderrahmane Youssoufi, les vingt membres restants du bureau se trouvent dans une situation d'impasse au moment de choisir un successeur puisqu'ils sont répartis en deux groupes de dix membres soutenant chacun un candidat. Qui sont donc ceux qui soutiennent l'actuel président de la Chambre des représentants dans sa quête du poste de Premier secrétaire de l'USFP ? Son groupe est formé notamment par "l'aile gouvernementale" du parti. Ainsi, parmi les dix membres du groupe, il y a cinq ministres, un ex-ministre, deux membres du Conseil Consultatif des Droits de l'Homme (CCDH), en plus du candidat au poste, à savoir le président de la première Chambre du Parlement, ainsi que le chef de file de la Fédération Démocratique du Travail (FDT). En première ligne du groupe des membres du gouvernement, figure le ministre des Finances et de la Privatisation, Fathallah Oualalou. C'est l'une des figures parlementaires les plus célèbres de l'USFP puisqu'il était, avant l'entrée de son parti au gouvernement de l'alternance, le chef du "groupe parlementaire Ittihadi". Sa carrière politique commence en 1972, lorsqu'il participe au sein du "groupe de Rabat", au lancement de l'USFP, dont il est devenu l'un des membres influents. La même année, il crée, avec l'économiste Abdelaziz Belal, l'Association des économistes marocains, dont il est président depuis 1982. Il est élu plusieurs fois conseiller municipal à Rabat et député à la Chambre des représentants. Son entrée au Bureau politique de l'USFP a eu lieu en 1989 lors du cinquième Congrès. L'autre membre du gouvernement soutenant la candidature de Radi est le ministre de l'Enseignement supérieur, Khalid Alioua. Directeur de la Rédaction du quotidien arabophone du parti, il était au centre de la polémique qui a précédé la démission de Me Youssoufi. Né en 1949 à Rabat, il est docteur en sociologie politique et titulaire d'un diplôme d'études comptables supérieures et d'une maîtrise de gestion. Il est professeur à l'université Hassan II de Casablanca et a été président du conseil préfectoral de Rabat entre 1992 et 1997 et conseiller municipal à Rabat - Agdal en 1997. Sa candidature à la mairie de Casablanca et sa réaction au lendemain des élections a été l'une des raisons de la dissension au sein du parti. Le troisième ministre sur la liste de Radi est celui de la Culture, Mohamed Achâari. Un homme de lettres qui a assumé la présidence de l'Union des Ecrivains du Maroc entre 1989 et 1996. Il est l'auteur de plusieurs recueils de poésie, édités à Baghdad, Beyrouth et Casablanca, ainsi que d'un recueil de nouvelles et d'un roman. Plusieurs de ses oeuvres ont été traduites en français, en espagnol, en russe et en hollandais. Les deux ministres restants sont Lahbib Malki, ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse, et Nouzha Chekrouni, ministre déléguée chargée des Ressortissants Marocains à l'Etranger. L'un des fervents défenseurs de la candidature de Radi est l'ex-ministre, Larbi Ajjoul. Ancien secrétaire général de la fédération de l'UNEM en France, il a été enseignant à l'école Mohammédia d'ingénieurs. Enfin, Radi est soutenu par les deux membres du CCDH, Mohamed Seddiki et Fatoum Koudama. Le premier est un célèbre avocat ayant assumé la défense de feu Abderrahim Bouabid en 1981, alors que la seconde a accédé au Bureau politique grâce au système de quota instauré par le parti lors de son sixième Congrès. Radi est aussi soutenu par le Secrétaire général de la FDT, Taieb Mounchid, qui est l'un des personnages politiques les plus proches de l'ex-Premier secrétaire général. En somme, la question qui se posera durant les prochains jours est de savoir qui parmi les dix de l'une ou de l'autre liste pourrait basculer vers l'autre camp ?