Un an après le terrible séisme qui a frappé Al Hoceima et sa région, le programme de reconstruction d'une zone frappée de plein fouet par une catastrophe naturelle aussi ravageuse qu'inattendue, va bon train, même si un certain retard est enregistré. Si la tendance générale va dans le sens que peu, ou pas, de choses ont été faites, un an après le séisme qui a frappé Al Hoceima et sa région la sortie, l'une des rares, de l'Agence pour la promotion et le développement économique et social des préfectures et provinces du Nord du Royaume (ADPN) a tenté de démontrer le contraire. Une sortie sous forme d'une conférence de presse, organisée le vendredi 4 février à Rabat, et qui renseigne à plus d'un niveau sur les réalisations qui ont concerné cette région. L'Agence, «sans prétendre avoir le monopole de toutes les actions menées dans cette partie du Royaume», comme l'a précisé Mohammed Amal Guedira, directeur à l'ADPN, n'en est pas moins le maître d'œuvre. Des réalisations qui entrent dans le cadre du programme d'urgence, ayant pour référence le discours royal du 25 mars 2004 et couvrant quatre axes principaux. Il s'agit de l'assistance à la reconstruction des édifices tant publics que privés, de la prévention des catastrophes naturelles, de l'amélioration des services aux populations de la mise à niveau urbaine, du développement rural et le désenclavement de la région. En cela, le programme est dicté moins par l'urgence de réhabiliter la région que par le souci d'élaborer une politique de développement dans son acception la plus large. Avec un fonds global de 3 milliards DH, dont 46% sont des budgets publics (1390 millions), 29% de solidarité nationale (867 millions de DH) et 25% de solidarité internationale (755 millions de DH), l'Agence aura, à ce jour, engagé un milliard DH pour des projets en cours de réalisation ou en phase d'étude. Le projet le plus abouti est la reconstruction en milieu rural. Quelque 80% du total de 14.000 ménages touchés par le séisme ont d'ores et déjà été livrés. Ayant mis en place une assistance technique pour le bon déroulement de l'opération, l'Agence a attribué quelque 16.000 Dh en numéraire et 14.000 en matériaux de construction par ménage. D'un montant total de 325 millions de DH, cette opération est financée à hauteur de 175 millions de DH par le compte 101 et 150 millions de DH par le fonds Hassan II. La reconstruction en milieu urbain, avec un total de 520 logements pour les familles sinistrées et 400 autres «pour établir une péréquation» sur les sites de Bni Bouayach et Imzouren est, elle, toujours en cours. Avec un montant global de 40 millions de DH, le prix de ces logements a été fixé à 100.000 DH pour les appartements de 70m2 et à 150.000 pour ceux de 85m2. Idem pour les projets visant le désenclavement d'Al Hoceima et sa région. L'entrée d'Al Hoceima, le tronçon Targist-Bni Bounsar, la route de l'Unité et le tronçon Fès-Taounates sont ainsi en cours de réalisation ou d'étude. Nécessitant un investissement global 389 millions de DH, ces projets sont financés par le compte 101, le Fonds saoudien de développement et le Gouvernement espagnol. Autre projet en cours de réalisation, la réhabilitation des 267 édifices publics touchés par le séisme. Cette opération nécessite un montant global de 170 millions de DH. En matière d'établissements scolaires, 89 d'entre eux ont été réhabilités ou en cours de restauration. Quelque 15 autres et deux internats sont en cours de reconstruction. 5 collèges et 5 lycées, ainsi qu'un centre de formation des enseignants sont en cours de création pour un montant de 83 millions de DH financés entièrement par le Fonds de saoudien de développement. En matière d'établissements de santé, dont 26 ont été affectés par ce séisme, quelque 5 millions de DH auront été nécessaires pour des travaux financés par le ministère de la Santé et qui devront être lancés incessamment. Le Fonds saoudien devra, lui, financer 3 projets : réhabilitation de l'hôpital Mohammed V, construction d'une polyclinique à Targuist et de logements de fonction pour un total de 81 millions de DH. Des 56 mosquées affectées par le séisme, 35 sont en cours de réhabilitation, 11 autres sont à reconstruire. Le tout pour un montant de 24,4 millions de DH. Mise à niveau de la voirie, actions de proximité et réhabilitation ou reconstruction de locaux administratifs, tels sont les autres projets relevant du département de l'Intérieur qui nécessitent 165 millions de DH. Les travaux sont en cours ou débuteront incessamment. D'autres projets sont également en cours de réalisation. Ils relèvent des Eaux et forêts, de l'ONEP, avec un programme de 544 millions de DH, financés par le Fonds saoudien et dont 80% auraient été déjà lancés, l'ONE (360 millions, financé à hauteur de 160 millions par le gouvernement espagnol). Avec une situation sanitaire et sécuritaire sous contrôle, nous rassure-t-on, Al Hoceima et sa région auront également connu une rentrée scolaire normale. Le retour à la normale aurait été très rapide. Sachant que la normalité dont on parle est un concept aussi vague que la limite séparant le programme d'urgence en tant que tel et l'autre programme de développement de la région qui figure parmi les prérogatives de l'ADPN, abstraction faite des répercussions du séisme. En attendant, tous les projets annoncés devraient normalement aboutir d'ici 2006.