Si les fake news ont la cote sur le Web, Twitter et Facebook c'est que probablement elles ont quelque chose de plus attrayant que les informations véridiques et authentiques. Les chiffres publiés récemment par une équipe de chercheurs du MIT se passent de tout commentaire. Une fake news a 70% de plus de chances de se propager qu'une vraie information. Elle atteint rapidement 100.000 personnes au moment où la vraie ne dépasse que rarement 1.000 et, surtout, la vitesse de propagation d'une fake news est six fois supérieure. Faut-il croire que les auteurs des fake news sont des génies de la communication ? Si c'est le cas, les grandes entreprises et les multinationales devraient se les arracher rapidement à coup de milliards. Mais il n'est pas sûr qu'ils puissent réitérer les mêmes exploits avec de vraies informations. C'est que la communication et les communicants des grandes structures sont freinés et bordés par des codes, des contraintes, des devoirs de réserve quand ce n'est pas carrément du secret défense. Y compris au Maroc. Essayez de demander à une banque de la place de vous donner rien que le nombre total de ses clients. Sans leurs noms ni leur solde, juste leur nombre. Essayez de demander à une célèbre enseigne de fast-food combien elle sort en moyenne de hamburgers par jour et par point de vente. Essayez aussi de demander à un opérateur d'hôtellerie le prix moyen auquel il vend ses chambres. Demandez à un laboratoire pharmaceutique combien il vend de boîtes de tel médicament ou tel autre... Dans tous ces cas, comme d'autres, et même si a priori ces informations n'ont rien de stratégique, les communicants vous opposeront gentiment le secret défense. Et, dans le meilleur des cas, quand ils voudront communiquer, ils diffuseront de l'information aseptisée, incolore et inodore. Il ne faut pas alors s'étonner que les pétillantes fake news fassent un tabac...