Ce projet ambitieux s'inscrit dans son contexte national par l'intégration des composantes prévues dans le cadre du Plan Maroc Vert, en l'occurrence le contrat programme relatif au développement de la filière argane. L'Agence nationale de développement des zones oasiennes et de l'arganier (Andzoa) a organisé lundi un atelier de démarrage du projet de «Développement de l'arganiculture dans les zones vulnérables» (Dared) initié par le Fonds vert pour le climat (GCF), mis en œuvre dans la Réserve de biosphère de l'arganeraie (RBA), et qui concerne 3 régions et 8 provinces. Cet atelier a été consacré au lancement du projet Dared, qui représente l'un des premiers projets cofinancés par le Fonds vert pour le climat (Green Climate Fund-GFC) soumis conjointement par l'Agence de développement agricole (ADA) en tant qu'entité accréditée par GFC et l'Andzoa en sa qualité d'agence d'exécution du projet en partenariat avec les représentations régionales et provinciales du département de l'agriculture et de l'ABH Souss-Massa. D'un coût global de 49,2 millions de dollars US, le projet Dared est financé par GCF à hauteur de 80% du montant total du projet, soit 39,3 millions, avec un cofinancement du gouvernement marocain équivalent à 9,9 millions. Il s'étale sur une période de 2018-2023, et couvre les zones de la RBA et ayant pour objectif le développement de l'arganiculture comme modèle économique résilient aux changements climatiques et stimulateur d'un changement de paradigme dans la conception et la réalisation des projets d'agriculture durable, rentable et résiliente aux changements climatiques. Ce projet ambitieux s'inscrit dans son contexte national par l'intégration des composantes prévues dans le cadre du Plan Maroc Vert, en l'occurrence le contrat programme relatif au développement de la filière argane. Il répond également à l'un des engagements du Maroc en matière de mesures et d'adaptation aux changements climatiques, du fait que le programme d'arganiculture fait partie des Nama (contribution déterminée au niveau national) proposés par le Maroc dans le cadre de la convention cadre des Nations Unies pour les changements climatiques (CCNUCC) en vue de réduire ses gaz à effet de serre à 42% à l'horizon 2030. L'objectif étant d'une part de mettre en place des vergers d'arganier sur 10.000 hectares et de plantes aromatiques sur 2.000 hectares en intercalaire plantés associés à des techniques de collectes des eaux pluviales. Et d'autre part, de structurer les usagers de l'arganeraie et de renforcer l'accès de leur organisation au marché, ce qui améliorera directement les conditions de vie de la population locale, et en particulier des femmes et permettre de soulager la pression anthropique sur la forêt naturelle de l'arganier tout en améliorant la production et la productivité des arbres de l'arganier. Il s'agit également de mettre en place un environnement institutionnel et organisationnel innovant favorable à travers l'appui de la recherche scientifique et le renforcement des capacités des différents acteurs en matière d'adaptation aux changements climatiques. Le projet Dared se trouve à cheval entre trois zones appartenant à trois régions du Maroc (Sous-Massa, Guelmim et Essaouira). La zone du projet se trouve mitoyenne de la réserve de la biosphère de l'arganeraie et à proximité d'un ensemble de sites d'intérêt biologique et écologique. La population bénéficiaire directe est estimée à 26.000 habitants et une population totale indirecte qui s'élève à 345.000 habitants. La zone du projet se trouve à proximité de la forêt de l'arganeraie qui s'étale sur une superficie de 830 mille hectares avec un tissu de coopératives de collecte et valorisation des produits de l'arganier assez développé et qui totalise environ 300 coopératives et plus de 6.500 adhérents. En termes d'impact, il est prévu une amélioration de la production de fruit/ménage de 1,9 tonne à 5 tonnes, qui contribuera à la réduction de la pauvreté rurale, notamment l'amélioration des conditions de vie de la femme. Un nouveau paradigme va émerger, à savoir «la collecte des fruits de la forêt naturelle vers des investissements privés pour la production du fruit» tout en contribuant à l'atténuation et l'adaptation au changement climatique, ce qui va libérer le plein potentiel de la chaîne de valeur arganière et de la biosphère.