La criminalité au Maroc connaît elle aussi un phénomène de régionalisation. Ce sont les plus grandes villes qui comptabilisent le plus de délits et crimes. Les tribunaux de Rabat ont communiqué les derniers chiffres en la matière. A circuler dans les villes marocaines et surtout les plus grandes entre elles, l'on a tendance à croire que la criminalité au Maroc est en nette augmentation. Les comportements deviennent plus agressifs et les marginaux se multiplient. Il est clair que la criminalité au Maroc est une réalité incontournable. Toutefois, la criminalité organisée en est encore à ses balbutiements, pour le bonheur du citoyen marocain. En tout cas, c'est ce qu'avait déclaré récemment haut et fort le ministre de l'Intérieur Mustapha Sahel. «Il n'y a pas de criminalité organisée au Maroc», a-t-il affirmé. Et de rajouter : «La situation n'est pas grave comparativement au nombre de la population. Les délits commis, comme les vols, coups et blessures et mêmes les meurtres, sont généralement non planifiés». Il faut reconnaître que des moyens sont déployés généreusement pour diminuer ces délits. A considérer le taux de résolution des affaires délictueuses au Maroc qui est de l'ordre de 85%. il n'y a donc pas de quoi paniquer! Un autre élément vient conforter le citoyen marocain dans ce sens. Les chiffres communiqués par les tribunaux nationaux montrent une stabilisation relative de la criminalité au Maroc. Ainsi, en 2002, le nombre de délits commis a atteint 245.102 cas. En 2001, ce nombre a été de 270.844 et en 2000, il a été à 265.027. Le Ministre de l'Intérieur juge, partant de ces chiffres que le taux de criminalité « n'est pas vraiment grave». A Rabat, la capitale administrative du pays, des chiffres révélateurs ont été communiqués par les tribunaux à l'occasion du recensement annuel des affaires délictueuses. Ce sont 9000 mis en cause, qui ont été impliqués dans exactement 12.366 affaires devant les tribunaux de Rabat en 2004. Ces chiffres concernent globalement des affaires relatives à divers délits et infractions, dont des crimes contre les personnes, l'ordre des familles, la moralité publique, falsification, faux, et délits contre les biens. En premier lieu, on trouve les états d'ivresse qui comptabilisent, à eux seuls, 2087 arrestations dans le cadre de 1.715 affaires. L'on est tenté de croire que les Marocains, tout compte fait, prennent un malin plaisir à enfreindre la loi. Ce qu'il faut noter par contre, c'est qu'environ 33% de ces arrestations concernent des vendeurs de boissons alcoolisées sans autorisation et les trafiquants de drogue. Plus tragique et non moins important en chiffres : les homicides. Le rapport annuel 2004 de la préfecture de police de Rabat indique que 2.001 prévenus ont été déférés devant des tribunaux pour participation dans des affaires de coups et blessures ayant entraîné la mort. L'homicide volontaire est aussi présent, puisque cinq prévenus ont comparu devant la cour d'appel de Rabat. En troisième rang, viennent les affaires de délits contre les biens qui ne sont autres que les délits de vols (vol qualifié avec violence, à l'arraché...). Le rapport relève que le nombre de personnes poursuivies pour ce type de crimes est de 1.820. Autre type d'infraction et non des peu courants : les émissions de chèques sans provision. La quatrième place va aux infractions et délits relatifs à l'ordre de la famille et les mœurs. Dans cette catégorie de transgressions, on trouve les affaires de prostitution aussi bien que celles concernant la manquement à la responsabilité familiale. Le rapport précise que 1.161 arrestations ont été réalisées dans le cadre de 896 affaires (prostitution, proxénétisme et adultère). 136 personnes ont été, pour leur part, déférées devant les tribunaux compétents pour abandon de famille. Selon la même source, 793 personnes ont été mises en cause et traduites devant les tribunaux. Ces derniers étaient impliquées dans précisément 2.219 affaires d'émission de chèques sans provision. Viennent ensuite les délits relatifs à la menace sous différentes formes qui ont concerné 265 mis en cause. Le rapport annuel 2004 de la préfecture de police de Rabat a précisé que le nombre de personnes déférées devant la justice pour violation de domicile a atteint 52 individus. 74 personnes ont été poursuivies pour dommages aux biens d'autrui. D'autres types de criminalité viennent en dernière position englobant diverses affaires d'escroquerie, de faux et usage de faux, abus de confiance et destruction de biens d'autrui. Ces délits ont comptabilisé respectivement 206, 90, 69 et 6 cas.