En Algérie, la criminalité a pris des proportions alarmantes. Une panoplie de mesures répressives ont été mises en place pour dissuader les malfaiteurs. La criminalité a pris des proportions plus qu'inquiétantes en Algérie. Viols, meurtres et crime organisé font régulièrement la Une des journaux. Le procès d'un criminel, âgé de 33 ans, condamné à perpétuité par la Cour d'assises d'Alger pour six viols et de cinq meurtres, est un des cas qui illustrent ces nouvelles formes de criminalité auxquelles les services de sécurité se trouvent confrontés ces dernières années. La ville d'Oran est actuellement sous le choc après une découverte macabre survenue en début de semaine. Des cadavres de quatre personnes, dont deux femmes, ont été retrouvés à différents endroits, pour la seule journée de mardi 20 février. Les victimes portaient toutes des marques de violence, rapporte le journal "El Wasl". Le journal tire la sonnette d'alarme en soulignant que le niveau de la criminalité dans cette métropole a atteint des pics jamais connus auparavant. La wilaya de Annaba a connu, à elle seule en l'espace d'une semaine (du 10 au 16 février), 591 crimes et délits donnant lieu à quelque 250 interpellations. Face à cette escalade de criminalité, les services de police organisent périodiquement des opérations coups de point dans des endroits réputés «chauds». Le ministère algérien de la Justice a enjoint, depuis octobre dernier, aux procureurs généraux de réclamer des peines sévères dans les affaires liées à la petite et moyenne délinquance. Les cas de vols, de port d'armes blanches, de coups et blessures avec armes et violation de domicile sont désormais traités «sans état d'âme» par les juges. Le procureur près du tribunal de Hussein Dey a admis, dans des déclarations à la presse, que «la capitale vit depuis des années une situation catastrophique et les différents crimes commis sont devenus un vrai danger pour la société ». La loi est désormais appliquée abstraction faite «du côté sentimental» des juges, a-t-il affirmé. Dans la panoplie des mesures répressives pour dissuader les criminels, les autorités judiciaires ont ordonné le transfert des détenus, condamnés définitivement à Alger, vers des établissements pénitentiaires des wilayas de l'intérieur notamment Chlef, Laghouat, Médéa, Bouira. L'objectif de la manœuvre est d'éloigner les détenus de leur milieu. La criminalité a atteint des proportions alarmantes au cours des dix premiers mois de l'année 2006, avec le constat de 102.676 crimes et délits impliquant quelque 72.000 personnes, selon des statistiques officielles relayées par les journaux algériens. La lutte contre la montée de la criminalité a obligé les autorités algériennes à créer une commission nationale de lutte contre ce phénomène qui ne cesse de prendre de l'ampleur. Parmi les mesures prises figure l'augmentation des effectifs de police, dans la perspective de les porter à quelque 200.000 éléments, à en croire des sources citées par la presse. Londres déconseille à ses ressortissants de se rendre en Algérie La Grande-Bretagne a demandé à ses ressortissants d'éviter de voyager en Algérie suite aux sept attentats à la voiture piégée, perpétrés le 13 février dernier en Kabylie, rapporte hier mercredi le quotidien "Le jeune indépendant". Sous le titre «Londres invite ses ressortissants à éviter l'Algérie», le journal indique que le Foreign Office, qui considère que le terrorisme en Algérie constitue une menace constante, depuis les attentats du 13 février, invite les ressortissants britanniques contraints de s'y rendre à faire preuve de vigilance. Dans sa dernière note de voyage (travel advice), le ministère britannique des Affaires étrangères souligne que ces attentats «témoignent de la persistance de l'insécurité, que ce soit dans la capitale ou dans les autres régions du pays», ajoute le journal, qui relève que la note de voyage a revu à la hausse le risque pays par rapport à celle diffusée en novembre 2006.