La recrudescence des agressions sexuelles et des enlèvements d'enfants en Algérie ne laisse pas inquiéter des spécialistes qui ont préconisé, samedi à Alger, de renforcer notamment l'arsenal répressif pour lutter contre ce genre de criminalité. Des statistiques révélées lors d'une rencontre, initiée sur ce phénomène, à l'occasion de la Journée mondiale de l'enfant, font état de 2.178 agressions sexuelles sur des enfants durant les seize derniers mois et de 800 cas d'enlèvement d'enfants durant les sept années passées. L'ampleur prise par ce phénomène rappelle, selon les intervenants, l'urgence de le contrecarrer à travers notamment le durcissement des peines sanctionnant de tels actes, talon d'Achille de la législation actuelle. Durant la période allant de janvier à avril derniers, 632 enfants ont été victimes d'agressions sexuelles, a indiqué un responsable des services de sécurité lors de cette rencontre. Sur les 21.265 victimes de criminalité enregistrés en 2006, 1.676 (soit 8 %) étaient des mineurs. En 2007, ces derniers représentaient 1.614 sur 18.688 victimes, soit 9 %, alors que durant le premier trimestre 2008, les mineurs constituaient 660 victimes sur 6.438, soit 12 %. Quant aux cas d'enlèvement, les investigations des services de police ont montré que leur mobile est, dans la plupart des cas, l'agression sexuelle, laquelle se termine parfois par l'assassinat, l'agresseur cherchant à éviter d'être reconnu par la victime. Des juristes présents ont mis en exergue les lacunes qui entachent les textes de loi protégeant les enfants, ce à quoi les autorités cherchent à remédier à travers la mise en place d'une commission chargée d'élaborer une loi à même de garantir une meilleure protection à l'enfance, notamment en matière pénale avec la suppression des circonstances atténuantes et l'adoption de peines plus dissuasives.