Les différentes formes de criminalité organisée en Algérie ont connu une hausse de 14 % durant l'année 2003, soit 1.810 affaires traitées, selon les statistiques de la gendarmerie. Le journal "L'Expression", qui rapporte ces données, s'alarme de l'implication de plus en plus grande de mineurs dans ce phénomène, le nombre de mineurs mêlés à des affaires de crime organisé ayant augmenté de 75 pc, durant ces derniers années, relève-t-il. Le basculement des jeunes dans la criminalité est lié très souvent à la drogue, car en devenant des "accrocs" de stupéfiants, les jeunes se trouvent tentés par la criminalité, n'hésitent pas parfois à s'en prendre à des ascendants. Il a été en effet recensé, durant la période 2000-2003, 1.117 délits commis par des jeunes contre les ascendants. Durant cette même période, 13.524 jeunes délinquants ont été arrêtés. Des spécialistes, qui intervenaient lors d'une conférence-débat sur la délinquance juvénile, organisée samedi par la Fondation algérienne des droits de l'enfant, expliquent que la délinquance n'est pas un choix mais résulte de la conjonction de plusieurs facteurs, notamment la propension de groupes à utiliser la fragilité des jeunes en butte à des situations difficiles. Il a été relevé à cet égard que près de 48 pc des délinquants ont moins de 18 ans, 52,65 pc parmi eux n'ont pas d'emploi et 3 pc sont à l'université. Selon des avis de spécialisés rapportés par le journal "L'Expression", "l'adaptation des textes réglementaires est une nécessité absolue pour être efficient devant le phénomène alarmant de la criminalité, qui a germé à côté du terrorisme". Il estime en outre que "les contraintes liées aux perquisitions et les gardes, à vue qui ne dépassent pas les 48 heures, devraient être revues dans les cas où les indices sont plus que troublants".