L'Algérie continue d'être en proie à plusieurs fléaux notamment celui du terrorisme et de la corruption. Un thème qui a été à l'ordre du jour mercredi dernier au Conseil du gouvernement algérien. Pas un jour ne se passe sans que l'Algérie traverse des moments marqués par la violence et le crime. La presse algérienne a rapporté jeudi dernier la mort de 7 islamistes armés et d'un officier de l'armée algérienne. Ces deux incidents ont eu lieu au cours de deux opérations distinctes ces derniers jours dans les régions de Sidi Bel Abbes (400 km à l'ouest d'Alger) et Saïda (550 km à l'ouest d'Alger). Ces opérations sont venus se succéder à un accrochage qui a eu lieu mardi soir entre les forces de sécurité et trois islamistes. Ces derniers ont trouvé la mort au cours de cet affrontement. Suite à cela, un bilan partiel fait également état de la mort d'un officier de l'armée algérienne, et de trois militaires blessés, selon "El Watan". Suite à ces évènements, l'armée a mené une opération militaire en vue d'intercepter d'éventuelles armes. Cette descente a permis la récupération de deux fusils d'assaut, de munitions et de provisions. Jeudi matin, l'armée a continué ses recherches et a entrepris pendant 24 heures le pilonnage des zones concernées où un groupe armé constitué d'une dizaine de combattants se serait replié. Par ailleurs, après avoir éliminé il y a un mois un groupe de cinq islamistes armés dans la wilaya de Saïda, les forces combinées de l'armée ont abattu quatre autres islamistes dans la commune de Aïn El Hadjar, dans la même région. Ces attaques armées renseignent sur la crise que traverse l'Algérie. Un pays miné par des problèmes politiques et socioéconomiques. La corruption fait aussi partie des maux de la société algérienne. Un projet de loi sur la lutte contre la corruption, qui criminalise l'enrichissement sans cause, a été proposé par le ministre algérien de la Justice. Ce même projet a été examiné mercredi soir en Conseil du gouvernement. Ce texte destiné à renforcer la législation existante, dotera l'Algérie des instruments et mécanismes prévus par la convention des Nations unies contre la corruption d'octobre 2003. Le projet de loi comprend notamment des dispositions destinées à promouvoir l'intégrité et la transparence dans la gestion des affaires publiques. Aussi, il s'agirait d'assainir les rapports entre les institutions publiques et le citoyen. Des rapports qui touchent aussi bien le recrutement des fonctionnaires ainsi que la passation de marchés publics et de gestion des finances publiques. Ces règles s'appliqueront aussi au secteur privé. Par ailleurs, un organe central de prévention et de lutte contre la corruption sera institué. Il disposera de larges prérogatives et ses principales missions seront l'élaboration et la proposition d'une stratégie de prévention et de lutte contre la corruption, tout en veillant à son application. Cet organe sera chargé de recueillir les déclarations légales de patrimoine des agents de l'Etat, de les exploiter et de les conserver, de susciter des enquêtes judiciaires et des vérifications relatives aux faits de corruption et infractions assimilées dont il est saisi. D'autre part, les sanctions prévues par le code pénal contre la corruption et délits assimilés comme le détournement de deniers publics, le trafic d'influence, la corruption dans les marchés publics et la concussion seront aggravées. Enfin, cet organisme compte instaurer de nouvelles incriminations telles que l'enrichissement sans cause, la corruption dans le secteur privé, les exonérations et franchises illégales. Un projet ambitieux mais encore faut-il qu'il soit concrétisé.