Lors d'un entretien accordé à la Radio algérienne, le ministre algérien des Affaires étrangères a demandé aux autorités marocaines "d'ordonner à la presse" de cesser "sa campagne enragée contre l'Algérie" et estime que la stabilité du Royaume dépend de celle de son pays. Alger cherche à rassurer les Marocains quant à sa bonne foi et sa détermination à avoir de bonnes relations avec le Royaume. Pour ce faire, le pouvoir algérien a tenu à transmettre un message visant à tranquilliser le peuple marocain en le rassurant qu'Alger ne fera jamais la guerre à leur pays et qu'elle n'avait aucune intention belliqueuse, pour le moment. Dans une note officielle émanant des services du chef du gouvernement algérien diffusée par l'APS, l'agence de presse officielle algérienne, l'exécutif algérien a démenti officiellement l'existence d'un renforcement des forces algériennes à la frontière maroco-algérienne. "Des titres de la presse marocaine se relaient ces derniers jours, pour avancer des informations prétendues de sources sûres, faisant état de renforcements de troupes algériennes à la frontière avec le Royaume du Maroc, citant notamment le nord de la frontière commune et la région de Figuig", explique le communiqué du gouvernement algérien avant d'ajouter que "devant le caractère répété de ces allégations, le gouvernement algérien tient à leur opposer un démenti officiel pour éviter une inquiétude sans fondement aux peuples des deux pays voisins et pour prendre à témoin l'opinion internationale". La note algérienne fait ainsi d'une pierre deux coups : elle dément l'existence de mouvements militairement douteux de son armée aux frontières entre les deux pays et prend la communauté internationale pour témoin. Pour l'opinion publique, notamment algérienne, ce communiqué est une note ordinaire qui reflète la bonne foi du gouvernement de son pays face aux allégations mensongères de la presse marocaine et constitue, de ce fait, un message de paix. Toutefois, pour tout analyste avisé, toute la littérature du communiqué a été confectionnée dans un seul objectif à savoir servir d'habillage pour une seule phrase : "prendre à témoin l'opinion internationale". Et dans le langage diplomatique utilisé dans les situations marquées par une tension entre deux pays, cette phrase signifie que son auteur a des intentions hostiles et qu'il prépare le terrain médiatique en "prenant à témoin la communauté internationale" que "les attaques ont commencé de l'autre côté". Par la même occasion, le gouvernement algérien a confirmé "le démenti officiel apporté par les autorités marocaines aux allégations publiées par un journal algérien quant à une prétendue interception en Algérie, de soldats des Forces armées marocaines". Face à cette "précision », une question s'impose : pourquoi le gouvernement d'Alger a-t-il attendu plus de dix jours avant de démentir une information publiée à deux reprises par un quotidien algérien faisant état de l'interception d'un détachement militaire marocain à Tindouf ? La réponse est évidente : c'est le pouvoir algérien qui a été derrière la publication de cette fausse information. Et nul n'ignore que la presse algérienne est une presse à solde dont le travail est orchestré par les services algériens. La preuve est venue d'ailleurs de la bouche du ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem lui-même. Ce dernier, habitué au fait que la presse algérienne n'agit que sur ordre de la coupole dirigeante algérienne, semble avoir fini par croire qu'il en est de même partout dans le monde. Ainsi, dans une déclaration à la radio algérienne, mercredi dernier, le chef de la diplomatie algérienne a commis la bêtise de dire en direct qu'il demande aux autorités marocaines de " donner l'ordre" à la presse marocaine afin de mettre fin à la "campagne enragée " contre l'Algérie. "Cela est inacceptable et indécent", a dit le ministre avant d'ajouter que "les autorités marocaines" doivent "donner l'ordre à la presse pour mettre fin à cette campagne enragée, car les médias ont lancé cette campagne à l'instigation des autorités, Afin de les amener à un comportement civilisé et éthique". Ainsi, le chef de la diplomatie d'un pays qui ne cesse de parler de s'ériger en tant que protecteur du droit des peuples et des individus, demande à un pays "d'ordonner" à sa presse de cesser une prétendue campagne contre son pays. C'est dire que Belkhadem considère que la presse fonctionne partout comme dans son pays. Mais, dans l'entretien accordé à la radio algérienne, Belkhadem n'a pas commis que cette bêtise. Il y en a eu beaucoup d'autres. S'agissant des relations avec le Royaume et pour prouver que Alger ne cherchait pas à ce qu'il y ait une tension avec le Royaume, il a dit que son pays considérait que "la stabilité du Royaume du Maroc dépend de la stabilité de l'Algérie et réciproquement". Ce qui est vraiment absurde et ridicule. Certes, le Maroc est un pays qui a toujours œuvré et agit pour préserver la stabilité de ses voisins, mais, le chef de la diplomatie algérienne devrait savoir que si le Royaume du Maroc jouit de la stabilité depuis plus de douze siècles, ce n'est pas grâce à la stabilité des autres. Le Maroc est stable grâce aux liens indéfectibles qui unissent le peuple marocain au Trône. Enfin, ce qu'il faut rappeler au ministre algérien, c'est que l'Algérie a connu des situations d'instabilité totale dont une guerre civile qui a duré plus de dix ans pendant lesquels elle était devenue le berceau du terrorisme islamiste mondial, sans que cela n'affecte la stabilité du Royaume.