Les opérateurs économiques nationaux s'inquiètent. Leur survie est en question. Diagnostic. Mise à niveau ! les opérateurs nationaux n'y croient plus ou du moins ils sont convaincus qu'elle ne se fera que par la force de leur propre labeur. L'échéance 2012 s'approche inexorablement et les professionnels ne voient toujours pas le bout du tunnel. Ils savent que la compétitivité et la viabilité de leurs structures passent inévitablement par une véritable politique de mise à niveau. Seulement voilà, force est de constater que les initiatives lancées ont montré leurs limites et le déficit s'accumule. Le programme Meda I a vite tourné court du fait des lourdeurs administratives au niveau de Bruxelles. Lourdeurs qui ont occasionné un retard préjudiciable dans le déblocage des fonds nécessaires pour cette opération vitale. Les structures mises en place, elles, tardent à tourner normalement. Seule une trentaine de projets ont été concrétisés, alors que l'appel est énorme compte tenu du nombre important des entreprises postulantes. Second hic, l'approche Meda I avait un caractère ponctuel. Sur le papier, elle a été adoptée uniquement en prévision de l'avènement de la zone de libre-échange, alors que la mise à niveau devait être perçue comme une démarche dynamique de l'économie des entreprises tout au long de leur processus de développement en vue de leur adaptation aux nouvelles exigences du marché. Aujourd'hui, le Maroc a décidé de se prendre en main. La création d'un nouveau ministère chargé spécialement de la question en est un signal fort. Il n'en reste pas moins que “le pays ne dispose toujours pas de structure équipée en ressources humaines et financière, chargée de la mise en œuvre d'une véritable stratégie nationale de mise à niveau”, est-il indiqué auprès des opérateurs économiques. Le seul plan d'action qui a été fait à date d'aujourd'hui est justement basé sur le programme Meda qui a entamé sa nouvelle phase et dont la mise en œuvre a été considérablement retardée. Seul le centre Euro Maroc Entreprise (EME) a fini par démarrer après plusieurs années de retard et dont la contribution a été limitée aux seules étapes de diagnostic et pré-diagnostic. Le financement de l'expertise et des investissements nécessaires à la modernisation de la production n'a pas encore démarré. D'où la frustration des opérateurs économiques qui ont décidé de se prendre en charge au risque de disparaître tout simplement. • Abdelaziz Meftah