Le musée dispose d'une copie conforme à l'original du premier téléphone dans le monde, soit celui inventé en 1876 par Alexandre Graham Bell. Cette entrée au Maroc s'est faite en 1883 à Tanger où la première centrale était érigée. Savez-vous que le téléphone a fait son entrée au Maroc 7 ans après son invention ? «Rares sont ceux qui connaissent cette information», indique, mardi à Rabat, Ech Cherki Dahmali, conservateur du musée de Maroc Telecom lors d'une visite guidée consacrée aux médias. Et ce n'est pas tout ! Le musée dispose d'une copie conforme à l'original du premier téléphone dans le monde, soit celui inventé en 1876 par Alexandre Graham Bell. Cette entrée au Maroc s'est faite, selon ses dires, en 1883 à Tanger où la première centrale était érigée. Après quoi, les appels téléphoniques ont évolué. Chose que M. Dahmali explique minutieusement. De la commutation manuelle à celle automatique Selon la démonstration du conservateur, les appels dans les années 20 du siècle dernier étaient faits par commutation manuelle entreprise en trois chiffres par des opératrices. Cette commutation devient, par la suite, automatique. L'option pour des opératrices est expliquée par le conservateur qui remonte à avant 1900, année lors de laquelle Graham Bell employait les deux sexes. Seulement, l'inventeur recevait dans sa société des réclamations des clients qui se plaignaient du sexe masculin qui se comportait mal avec eux. C'est pourquoi il a décidé d'opter pour les femmes. Ainsi le monde lui a emboîté le pas. Cependant, les hommes ont fini par redevenir opérateurs. Mais bien avant l'apparition du téléphone, d'autres appareils ont vu le jour. Le télégraphe de Moulay Youssef datant de 1924 Après la découverte de l'électricité, le télégraphe, notamment celui de Morse, précédé de celui aérien, apparaît en 1838. Son inventeur américain l'a doté de sons dont ceux utilisés actuellement pour la correspondance entre bateaux pour lancer un SOS. «Ce télégraphe était utilisé au Maroc», rappelle M. Dahmali. Il précise, par l'occasion, que les équipements étalés dans le musée ne sont pas destinés à l'exposition. Ceux-ci étant de vrais appareils qui existaient dans le réseau marocain. Il s'arrête également sur le télégraphe datant de 1924, année coïncidant avec l'époque de Moulay Youssef marquée par l'existence de l'office IPTT. «Tout le patrimoine dans le musée est constitué d'engins conservés par Maroc Telecom depuis les anciennes administrations, soit depuis la poste du Makhzen à ce jour en passant par l'office de poste, du télégraphe et téléphone», enchaîne-t-il. Maradji a toujours un bélinographe Le musée dispose également d'un bélinographe, inventé en 1907. Celui-ci était destiné à l'envoi de photos. Il fallait cependant se déplacer à la poste. «Le bélino a subsisté jusqu'aux années 70. Mohamed Maradji, photographe officiel de la famille royale, en a encore un», précise M. Dahmali qui indique que les photos sont envoyées par le réseau du télégraphe. Un messager invite les enfants au musée Le messager qui travaillait à l'office IPTT est représenté dans les locaux. «A l'époque, il devait savoir nager et faire usage de son bâton au cas où une bête le surprenait», remonte le conservateur. Selon ses dires, une démonstration de ce messager est d'ailleurs destinée aux enfants. Une fois activé, celui-ci annonce, en darija et amazigh, l'ouverture du musée du mardi au samedi, ainsi que la gratuité d'accès. 150.000 appels par fibre optique La visite guidée était également l'occasion d'aborder des câbles. Après ceux aériens et souterrains en cuivre, place à la fibre optique qui, sous forme d'un cheveu, permet de faire 150.000 appels. M. Dahmali rappelle dans ce sens que le Maroc a initié le 1er programme national de fibre optique en 1995. Le 2ème ayant été lancé en 1999. «En Afrique, le Royaume est pionnier en infrastructures de fibre optique», se félicite-t-il. Quant aux câbles sous marins, ils relient, pour rappel, les continents. Ils sont, pour l'heure, implantés à la plage d'Asilah entre autres. Aperçu de l'évolution du mobile Avant le téléphone mobile, il y avait le Nordic Mobile Telephone (NMT) inventé en 1987 dans les pays scandinaves, mais il était assez cher. En 1994, le GSM est lancé parallèlement au GATT. «Il y aura même la 5ème génération en téléphonie mobile pour les objets connectés», poursuit le conservateur. M. Dahmali rappelle également l'existence des téléphones mobiles par satellite qui peuvent être utilisés quel que soit le terrain et dont l'usage est notamment fait au Sahara et à l'océan. «Les chefs d'Etat en disposent», rappelle-t-il. Quant au téléphone tactile, il sera associé à l'hologramme dans le futur. Demandez la visite guidée A l'arrivée au musée, le public peut solliciter la visite guidée qu'il ne faut pas, cependant, imposer selon les normes de la nouvelle muséologie comme le rappelle le conservateur. «Nous serons heureux de faire cette visite guidée pour enfants et adultes», ajoute-t-il. M. Dahmali précise qu'une brochure avec le plan de positionnement des objets et thèmes ainsi que le circuit du musée est mise à disposition. Il indique que le musée, ouvert depuis 2001, reçoit constamment des visites d'une moyenne d'environ 8.000 par an, notamment celles scolaires. Les enfants y représentent 76%. Il évoque par l'occasion le manque de fréquentation de lieux culturels au Maroc. «Le Marocain n'a pas la culture de visiter un lieu culturel en général et un musée en particulier», avance-t-il. Le conservateur estime que les parents sont censés éduquer leurs enfants à se rendre à des lieux culturels qui restent privilégiés. A bon entendeur...