La pérennité du régime de retraites parlementaires fait toujours débat. Les différents groupes parlementaires n'ont toujours pas trouvé de consensus sur une issue pour ce dossier. La situation semble même s'enliser puisque le groupe parlementaire du Parti de la justice et du développement (PJD, majorité) a officiellement déposé au bureau de la première Chambre une proposition de loi sur la liquidation du régime de retraite des parlementaires. Une démarche qui a été contestée, lundi dernier, dès son annonce par le groupe parlementaire du Parti authenticité et modernité (PAM, opposition). En effet, Mohamed Achrourou, président du groupe parlementaire pamiste à la première Chambre, a expliqué dans le cadre d'une mise au point que son parti «a été le premier à déposer une proposition de loi sur la réforme du régime de retraite des parlementaires. La priorité devait de fait être accordée à cette initiative». Mais les Pjdistes voient les choses autrement. Le groupe parlementaire du parti de la lampe explique que la proposition du PAM a été déposée au bureau de la Chambre des conseillers alors que la Constitution donne la priorité concernant le dépôt des propositions de loi à la Chambre des représentants. Reste à connaître la suite qui sera accordée à ce dossier. Pour le moment, seul le parti de la lampe est pour la liquidation de la Caisse de retraite des parlementaires, gérée par la CNRA (Caisse nationale de retraites et d'assurances). Les autres partis sont plutôt pour la révision du mode de fonctionnement de cette Caisse, une réforme paramétrique à l'instar de la réforme appliquée il y a deux ans au régime des pensions civiles de la CMR (Caisse marocaine des retraites). Concrètement, il s'agit pour ces partis d'aligner l'âge de la retraite sur celui de la fonction publique, c'est-à-dire 63 ans. Il est également question de revoir à la hausse les cotisations mensuelles et de baisser la valeur des pensions. Pour sa part, le gouvernement préfère observer une certaine distance vis-à-vis de ce dossier arguant qu'il s'agit d'une affaire qui concerne uniquement l'institution législative. Le chef de gouvernement Saâd Eddine El Othmani a également laissé entendre que l'Exécutif ne compte pas intervenir. Cette réaction est venue en réponse à la multiplication des appels de la part des parlementaires à une intervention directe du gouvernement pour renflouer les caisses du régime de retraite des parlementaires en déficit chronique. Certaines estimations parlent d'un déficit annuel de l'ordre de 33 millions de dirhams. En attendant une solution définitive à ce dossier, la CNRA a déjà suspendu le versement des pensions aux anciens parlementaires depuis des mois.