Mais qu'a fait cet enseignant, exerçant dans la ville de Taza, âgé de cinquante-deux ans, et non-voyant, pour se retrouver, ce mardi 30 janvier, dans le box des accusés situé à la salle d'audience de la chambre criminelle près la Cour d'appel de Taza? En fait il est accusé d'attentat à la pudeur sur quatre écolières, toutes mineures, également non-voyantes, âgées entre sept et onze ans. Certes, il nie catégoriquement devant la Cour cette accusation tout en expliquant qu'il s'agit d'un coup monté. Mais, il ne donne pas pour autant la raison pour laquelle les quatre victimes veulent le mouiller dans une affaire de pédophilie alors qu'elles avaient gardé le silence. L'affaire a éclaté en mai 2017 lorsqu'une des victimes, celle qui a sept ans, a insisté pour que sa mère l'inscrive dans un autre établissement scolaire. Pourquoi faire ? s'est logiquement demandé la maman. Après une longue hésitation et devant l'insistance de sa mère, elle finit par révéler la raison. Elle lui a affirmé que son enseignant abusait d'elle. La mère ne la croit pas et pense que c'est une histoire montée de toutes pièces afin de l'obliger à changer l'école. Mais, la fille lui dévoile les identités de trois autres filles qui auraient fait l'objet d'abus sexuel dont l'auteur n'est autre que l'enseignant quinquagénaire. Prenant les choses au sérieux, la mère s'est rendue chez les familles des autres filles pour les alerter. Les parents des quatre victimes décident de porter plainte auprès de la police. Une enquête a été diligentée et l'enseignant a été arrêté, en juin 2017. Les filles ont affirmé qu'il conduisait à chaque fois l'une d'elles vers un bureau qu'il verrouillait pour abuser d'elle. Sept mois plus tard le verdict est tombé. Il a été condamné à huit ans de réclusion criminelle.