Vous en conviendrez, le match ayant opposé mercredi l'équipe nationale à la Libye était d'un tout autre tonneau que toutes les précédentes rencontres de ce Championnat d'Afrique des Nations. D'emblée, cette rencontre sentait le soufre. Cela était prévisible. Jamal Sellami et ses poulains étaient conscients que face à un adversaire de cet acabit, il fallait doubler de prudence et surtout éviter les erreurs. Les craintes du directeur technique étaient fondées puisque le Onze national a éprouvé toutes les peines du monde pour se défaire de son adversaire du jour. Il s'agit véritablement de la première rencontre du Maroc durant ce CHAN où il a sérieusement souffert avant de sortir vainqueur. Sur le terrain, le scénario de cette première demi-finale n'a pas dérogé à ce qui était prédit. Les Marocains, donnés favoris, allaient logiquement prendre le contrôle des opérations, dans le but de trouver une brèche dans le double rideau de fer libyen. Tantôt de droite, tantôt de gauche, les Lions de l'Atlas variaient les attaques afin de décontenancer les Chevaliers de la Méditerranée. Mais en vain. Ces derniers sont des durs à cuire et il leur faut beaucoup plus que de simples attaques pour capituler. Toutefois, la physionomie du match aurait pu complètement changer dès la 5ème minute, si Walid El Karti, bien servi en profondeur par Achraf Bencherki, avait été plus chanceux dans son face-à-face avec le portier libyen Mohamed Nashnush, bien épaulé par ses défenseurs qui se sont rués vers la ligne des buts pour protéger leur cage. Après cette première alerte, les Libyens ont tout de suite adopté un jeu simple et sans précipitation afin d'attiédir l'enthousiasme des Marocains. Ils ne pouvaient pas pour autant endormir le jeu pour longtemps. L'équipe nationale s'offre une nouvelle opportunité à la 25ème minute du jeu par Salaheddine Saaidi mais son coup de tête percute la transversale. La première période s'achève sur un nul qui ne reflète pas la prestation des joueurs Marocains. Au retour des vestiaires, Jamal Sellami va lancer le virevoltant Zakaria Hadraf, à la place de Bencherki, moins en verve que d'habitude. Un changement qui va apporter du sang neuf à l'attaque, qui a commencé à se montrer plus incisive. Après quelques gestes déroutants ayant semé le doute dans la défense libyenne, Hadraf va résister à une charge d'un adversaire et adresser un joli centre vers El Kaabi, l'homme providentiel, qui a trompé la vigilance de l'excellent gardien libyen d'un vicieux coup de tête (73è). Ce but a électrisé les supporters venus nombreux pour encourager l'équipe nationale. Mais la joie va être subitement anéantie lorsque le portier Anas Zniti va commettre une boulette monumentale en voulant dribbler un joueur libyen. Mais Abderrahmane Ramadan va lui chiper la balle pour remettre les pendules à l'heure, à sept minutes de la fin. Grosse désillusion. Le portier n'est pas à son coup d'essai. Cependant, ses coéquipiers lui remontent le moral. Les prolongations sont inévitables et l'erreur n'est plus permise. Ragaillardis par le but d'égalisation, les Libyens étaient à un cheveu de créer la plus grande surprise au début des prolongations sur un coup de tête brillamment dégagé par El Kaabi qui se transforme en défenseur. D'un bout à l'autre, le même Ayoub va se dresser en sauveur de l'équipe nationale. Il a fait travailler son flair de renard des surfaces pour se mettre au bon endroit sur un ballon dévié après un corner et bien s'appliquer pour le mettre au fond des filets, à la 7ème minute de la première prolongation. Les Marocains peuvent enfin respirer. La délivrance sera totale quand Walid El Karti, l'un des meilleurs joueurs marocains, va obtenir un pénalty et se charger de le transformer victorieusement à la 117ème minute de jeu. Le succès des Lions de l'Atlas a été, certes, laborieux, mais, dans une telle compétition, les joueurs savent qu'ils doivent parfois souffrir pour atteindre leur objectif final. Dans l'autre demi-finale, le Nigeria est parvenu à prendre le dessus sur le Soudan et ce sur le plus petit des scores. Les Supers Eagles ont commencé à presser leur adversaire dès le coup d'envoi avec l'espoir d'ouvrir le score rapidement. Objectif atteint à la 17' lorsque Okechukwu Gabriel, lancé en profondeur, prend de vitesse Omer Suliman Dafalla pour aller battre aisément le gardien soudanais Akram El Hadi Saleim. Les Nigérians poursuivent leur domination jusqu'à la mi-temps, mais ne parviennent pas à inscrire un second but face à une équipe soudanaise entreprenante mais qui pèche dans le dernier geste. A l'heure de jeu, le milieu de terrain nigérian, Ifeanyi Ifeanyi reçoit un second carton jaune, synonyme d'expulsion. En supériorité numérique, le Soudan prend le contrôle de la rencontre, mais confond assez souvent vitesse et précipitation en situation offensive. Même quand les attaquants soudanais, à l'instar de Mohamed Tahir dans les derniers instants du match, se retrouvent en position idéale, ils butent sur le gardien nigérian Oladele Ajiboye, entré en jeu en 1ère période suite à la blessure de Vincent Ezenwa, le titulaire du poste. Quand le gardien de but nigérian est battu, il y a un défenseur ou un montant pour venir à sa rescousse. Le Nigeria rejoint ainsi le Maroc en finale du Championnat d'Afrique des Nations. Ce duel explosif entre deux grosses cylindrées du football africain aura lieu ce dimanche à 19h00 au Complexe sportif Mohammed V de Casablanca.