Elle ne subira pas de changement par rapport à la première version Est-ce le bout du tunnel pour la charte de la majorité? Des sources au sein de la majorité assurent que la signature de ladite charte est imminente. Les chefs des six partis de la majorité, à savoir le Parti de la justice et du développement (PJD), le Rassemblement national des indépendants (RNI), l'Union constitutionnelle (UC), le Mouvement populaire (MP), l'Union socialiste des forces populaires (USFP) et le Parti du progrès et du socialisme (PPS) vont apposer leurs signatures définitives. Les mêmes sources affirment que la charte ne subira aucun changement de taille. Il faut dire que la charte avait été élaborée dès les premières semaines ayant suivi la formation de la majorité gouvernementale actuelle. «Le retard de la signature n'est pas dû à des divergences autour des grandes lignes de la charte mais il a été causé par la situation organisationnelle au sein du chef de file de la majorité qui était sur le point de changer de direction à l'issue de son congrès national», explique notre source. Ce constat est confirmé par Hafid Ezzahari, chercheur en sciences politiques à l'Université Moulay Ismail à Meknès. «Après l'élection de Saâd Edddine El Othmani à la tête du PJD, je pense qu'il est aujourd'hui possible de procéder à la signature de la charte de la majorité. Je pense que la tension et le débat qui avaient précédé la dernier congrès du PJD, notamment concernant la possibilité d'un 3e mandat, avaient participé à retarder la signature de la charte», explique Hafid Ezzahari. La nomination de nouveaux ministres pour remplacer ceux démis de leurs fonctions il y a quelques mois (www.aujourdhui.ma) devra également accélérer la signature. Pour rappel, le chef de gouvernement et secrétaire général du PJD, Saâd Eddine El Othmani, a évoqué la question récemment devant les membres de son parti. Le numéro un du parti de la lampe s'exprimait, en effet, devant la session normale du conseil national. Il faut préciser que la majorité gouvernementale précédente avait également une charte. Certains points ont été repris comme la présidence de la coalition de la majorité qui doit se réunir tous les deux mois au minimum. Mais l'une des nouveautés phares de la nouvelle version a porté sur le travail commun au niveau de l'institution législative. La charte a donc mis l'accent sur la coordination entre les différents groupes de la majorité dans les deux Chambres. Pour ce faire, un poste doit voir le jour à travers la nomination d'un coordonnateur de la majorité. Sa mission consistera notamment à établir les priorités législatives. Ce n'est pas tout. Il sera également procédé à la création d'une entité de la majorité au sein de la Chambre des représentants ainsi qu'une autre similaire à la Chambre des conseillers. Dans les faits, une coordination entre les groupes de la majorité a déjà commencé à travers la présentation d'une série de propositions de loi à la Chambre des représentants. Cela dit, les chefs de la majorité devraient probablement être sollicités concernant la dernière divergence née concernant la régime de retraite des parlementaires. En effet, le groupe parlementaire du PJD a décidé de faire cavalier seul en présentant une proposition de loi demandant la suppression pure et simple dudit régime. En effet, le régime de pension de retraite des parlementaires connaît un déficit chronique, ce qui a contraint l'instance de gestion de geler le versement des pensions au profit des parlementaires «retraités». Depuis, la présidence de la Chambre des représentants tente de trouver une solution mais les divergences entre les différents partis politiques retardent le dénouement de cette affaire. Reste à savoir si la charte de la majorité permettra de dépasser cette première grande épreuve avec succès.