Les différentes associations féminines réitèrent les revendications relatives à l'amendement du code du statut personnel, du code pénal, du code de travail, et du code de la fonction publique. À l'occasion de la célébration de la journée mondiale des droits de l'Homme, mardi 10 décembre, des associations féminines, des centres d'écoute, ainsi que des associations des droits humains et de développement ont observé un sit-in de solidarité avec les femmes victimes de violence et de discrimination, devant le tribunal de première instance de Rabat. Intervenant, lors de ce mouvement de protestation, la coordinatrice du Centre Nejma pour l'orientation juridique, relevant de l'Association démocratique des femmes du Maroc, Mme Amina Tafnout, a indiqué que cette manifestation vise à créer un mouvement de sensibilisation et de solidarité avec les femmes victimes de violence, et à revendiquer l'adoption de lois susceptibles de mettre un terme à cette violence. Et de préciser qu'à travers cette manifestation, initiée dans le cadre de la campagne internationale contre la violence exercée à l'encontre des femmes, organisée sous le signe «l'égalité dans la situation juridique est une protection des femmes de la violence», les différentes associations féminines réitèrent les revendications relatives à l'amendement du code du statut personnel, du code pénal, du code de travail, et du code de la fonction publique. Dans ce cadre, il est à souligner que l'amendement du code du statut personnel constitue, notamment pendant ces dernières années, la principale revendication des associations féminines. Ces dernières ont toujours soulevé que dans notre pays, les femmes sont soumises à un code du statut personnel (Moudawana) archaïque, basé sur la discrimination entre les deux sexes. Ainsi la femme a toujours été victime des comportements discriminatoires de l'homme. Selon une enquête statistique menée à l'initiative du ministère de la justice avec l'appui du Fonds des Nations unies pour la Population (FNUAP) dans la circonscription juridictionnelle de Casablanca, 64 % des infractions criminelles jugées par les différents tribunaux casablancais concernent des atteintes à la pudeur au moment où 65 % des infractions délictuelles jugées portent sur des atteintes à l'intégrité physique. Ces chiffres n'étonnent pas lorsqu'on sait que les discours des prêcheurs, qui foisonnent un peu partout, appellent à la discrimination entre les deux parties qui forment les projections de la cellule de base, la famille. Les livres, les dépliants, les cassettes-audio, les cassettes-vidéo, véhiculant ce genre de discours, en vente dans les places publiques, devant les mosquées, dans les transports publics en commun et autres lieux de forte affluence, sont également investis dans ce même contexte. Il faut dire que plus les religions, transformées pour des intérêts politiques en idéologies réactionnaires, durcissent leur comportement, plus les femmes en subissent les effets.