L'aquaculture est l'un des axes majeurs de la stratégie halieutis destinée à valoriser le produit halieutique au maroc et préserver ses ressources halieutiques à travers la production ou une nouvelle production aquacole de plusieurs types de poisson. La rencontre sino-marocaine autour de l'aquaculture, marquée lundi à Rabat par la présence d'une délégation provenant de la province de Shandong, a nourri de grandes ambitions chez la secrétaire d'Etat chargée de la pêche maritime. A voir la production annuelle d'environ 5 millions de tonnes en aquaculture dans cette région chinoise, Mbarka Bouaida «ose espérer que nous puissions revoir nos ambitions à la hausse». Bientôt 3 appels à manifestation d'intérêts La secrétaire d'Etat rappelle par l'occasion que le Maroc a l'objectif d'atteindre 200 mille tonnes d'ici 2020 avec un potentiel de 380. Elle veut également que les moyens nécessaires pour atteindre ces objectifs soient mis en place. Déjà deux appels à manifestation d'intérêt ont été, comme elle le rappelle, lancés dans la région de Dakhla-Oued Eddahab et celle de Tanger-Tétouan–El Hoceima. «Il nous reste encore trois appels à lancer. Le 3ème le sera sous peu. J'espère que cela aura lieu avant la fin de l'année», précise-t-elle. Les deux autres étant prévus en début 2018. Cela étant, la rencontre avec la province de Shandong rentre, selon Mme Bouaida, dans le cadre du partenariat stratégique qui lie le Maroc à la Chine. Une coopération qui se veut de développer le volet économique et qui rentre notamment dans le développement de l'aquaculture que la secrétaire d'Etat qualifie de «nouveau secteur au Maroc». Comme elle le rappelle, l'aquaculture est l'un des axes majeurs de la stratégie Halieutis destinée à valoriser le produit halieutique au Maroc et préserver ses ressources halieutiques à travers la production ou une nouvelle production aquacole de plusieurs types de poisson. A propos de Shandong, celle-ci représente, au sens de la responsable marocaine, une certaine similarité avec le Royaume. Cette province chinoise a pratiquement la même longueur de côtes que le Maroc. Cependant, la première est aujourd'hui, aux yeux de la secrétaire d'Etat, leader dans l'aquaculture en Chine. «Cette province a particulièrement développé un savoir-faire extraordinaire en matière d'aquaculture que nous souhaiterons partager avec elle», enchaîne-t-elle. Mme Bouaida rappelle également que ce secteur est un pivot de développement durable dans lequel s'inscrit le Maroc. C'est aussi un axe d'économie bleue qui a été prônée par la COP22, voire de sécurité alimentaire qui pourrait servir au Maroc et en Afrique. «C'est un nouveau défi que nous pouvons tous relever avec beaucoup de succès», estime-t-elle. L'actif de Shandong Pour sa part, Zhang Jiandong, directeur adjoint du bureau provincial des pêches maritimes de cette province et président de cette délégation, vante l'actif de celle-ci. Ainsi, Shandong dispose de nombreuses ressources et de 189 réservoirs d'eau. «Nous avons 5 différents types de fermes», poursuit-il. Le responsable rappelle que le gouvernement de son pays œuvre également à créer d'autres fermes maritimes. «Nous voulons créer un écosystème», ajoute le directeur adjoint. Il ne nie pas l'existence du défi de comprendre cet écosystème marin. Il indique également que des fermes intelligentes pour la pêche sont en phase d'expérimentation dans la province. «Nous voulons promouvoir la pêche récréative», ajoute le responsable chinois. Les offres de l'ANDA en investissement Egalement de la partie, Majida Maarouf met en avant la stratégie de l'Agence nationale pour le développement de l'aquaculture (ANDA) qu'elle dirige. Une mouture qui répond aux interrogations des investisseurs. La directrice, qui rappelle que la production annuelle en aquaculture est de 700 tonnes, précise que l'agence a mené 5 plans d'aménagement couvrant 1.700 km de côtes. «Ces plans nous ont donné un potentiel de 380.000 tonnes de production aquacole», explicite-t-elle. Elle précise également que 18 millions DH sont engagés pour les besoins de la planification. Elle indique que l'appel à concurrence lancé en 2015 a permis de retenir 214 projets à Dakhla. «Le 2ème appel, qui sera lancé dans les meilleurs termes, est destiné à ouvrir l'investissement aux espaces qui restent libres», détaille-t-elle. De plus, le cadre juridique régissant l'investissement est, d'après ses dires, dans le circuit d'approbation. Elle rappelle que l'agence a des projets dont la mobilisation des bailleurs de fonds et le soutien de reconversion du pêcheur en aquaculteur. Son agence prévoit également la mise en place d'une assurance cheptel pour l'élevage du poisson. «C'est une nouveauté en matière d'incitation pour les investisseurs», conclut-elle.