La Commission européenne vient d'approuver le décaissement de la première tranche du programme d'ajustement structurel du secteur de l'eau. Le montant de cette aide est de 59,7 millions d'euros. «Les réformes sont une condion sine qua non à l'appui européen dont peut bénéficier le Maroc. L'année dernière, une somme importante de 120 millions d'euros a été programmée par le programme Meda sur la stratégie de l'eau, intervenue suite à la convocation par S.M le Roi d'un conseil de l'eau … Comme les premiers engagements du gouvernement sont maintenant presque tous réalisés, j'espère pouvoir annoncer bientôt le paiement de la moitié de ce montant ». C'est ainsi que s'est exprimé, il y a quelques jours, Sean Doyle, ambassadeur-chef de la Délégation de la Commission européenne au Maroc lors d'un entretien qu'il accordé à Aujourd'hui le Maroc. C'est désormais chose faite. La Commission européenne a approuvé le 5 décembre le décaissement de la première tranche du programme d'ajustement structurel du secteur de l'eau pour un montant de 59,7 millions d'euros en appui au gouvernement marocain dans le processus de réformes du secteur de l'eau et de l'assainissement. Le programme est organisé en deux tranches de 59,7 millions d'euros chacune, conditionnée à la réalisation par le Maroc de réforme et de mesures d'accompagnement agréées préalablement avec la Commission européenne. Les critères de déboursement de la première tranche ayant été remplis, la commission a pu procéder au décaissement. Pourquoi l'eau ? «Parce que le coût de l'eau potable et d'irrigation n'est pas encore rationalisé. Il s'agit d'une ressource nationale qui reste mal gérée. Certains sous secteurs agricoles ont une viabilité future incertaine tant que les prix restent faux, et beaucoup de marocains, notamment le monde rural, en souffrent les conséquences», nous avait expliqué M. Doyle. Les critères européens s'articulent justement sur la définition de politiques et de modalités plus rationnelles pour la tarification et le recouvrement des redevances pour l'eau potable et l'eau d'irrigation. Ceci, ainsi que le développement, par le Maroc, de stratégies et de programmes de sensibilisation des populations pour promouvoir l'économie de l'eau et la mise en œuvre des Agences de bassin avec des stratégies pour développer une planification et une gestion plus intégrée des ressources en eau. Pour le responsable européen, d'autres appuis à d'autres actions stratégiques suivront, notamment la création du nouveau Fonds national de mise à niveau, et la multiplication des capacités de formation professionnelle. « Nous restons bien sûr fidèles aux projets en matière de santé et d'éducation qui sont déjà entamés – à condition qu'ils ne traînent pas trop….. Mais au fur et à mesure que le gouvernement avance dans ses réformes, plus nous serons capables de mettre de l'argent dans le budget plutôt que dans des projets qui servent de béquilles à des politiques mal définies ou mal exécutées», avait-il souligné. Concernant l'eau, les mesures relatives à la deuxième tranche du programme concerneront principalement l'adoption des textes juridiques, réglementaires et économiques concrétisant et consolidant la mise en œuvre de la nouvelle politique nationale de l'eau.