L'USIB-UMT section des cadres est parvenu à fédérer une grande partie du personnel de la SGMB. C'est une première du genre dans le monde bancaire national. Cette section a réussi à obtenir gain de cause sur nombre de revendications. Les cadres de la Société Générale Marocaine de Banques (SGMB) se prennent en main. Suite à la dégradation de leur situation professionnelle, selon leurs dires, «jamais atteinte auparavant», Ils viennent de former une section cadre SGMB, affiliée UMT/USIB, la première du genre dans le secteur bancaire marocain. Cette section officie en parallèle avec celle des employés. Le 15 janvier dernier lors de la réunion du Conseil national syndical de la section cadre, tous volontaires et sans passé syndical, la section a pu prendre conscience de sa force de frappe. Elle a pu modéliser plus de 250 cadres, soit plus de 50% des cadres SGMB, sans compter ceux qui étaient en congés ou mobilisés pour le samedi au sein de leurs agences. Auparavant, la jeune structure a pu, à la satisfaction générale de ses membres, arracher un premier acquis, et non des moindres. Compte tenu de la grogne sociale qui sévit actuellement, suite à la décision de la direction de fermer les agences bancaires à 17h45 au lieu de 16h30, la section a obtenu la non-généralisation de ces tranches horaires aux grandes agences. Autre droit arraché, suite à la réunion du 14 janvier avec le président du directoire Jérôme Guiraud, la réalisation d'études sur le nombre d'opérations traitées en agences. Mieux encore, Jérôme Guiraud, qui a hérité d'autres réflexes de son passage en Egypte, a fini par se mettre à l'heure marocaine. Ainsi, grâce au dialogue et à plus de concertation, une évaluation, au bout d'un mois d'application du nouvel horaire, aura lieu. Cette étude permettra de rectifier le tir sans affecter l'employé. Aussi, les employés du front office, en fonction de leurs besoins réels, ne se verront pas appliquer les heures supplémentaires. L'agence SGMB pourra ainsi renforcer ses effectifs ou conserver l'horaire conventionnelle. Cette expérience concluante fait, assurément, des émules. D'autres cadres bancaires, de différents établissements, veulent la reproduire. «Notre objectif est de faire perdurer cette concertation. Nous comptons même, conformément aux nouveaux textes du code de travail, nous hisser au rang de partenaire dans notre institution», déclare Abdelmajid Mzouri, secrétaire général de la section cadres. La section lutte activement pour la conservation des acquis de ses membres. Auparavant, livrés à eux mêmes, ils étaient une proie facile aux exigences managériales. «L'institution, depuis sa reprise en main par les Français, ne se souciait guère de notre sort. Pire, le travail de façade, conduit notamment par la direction de la communication sous la tutelle d'Aïcha Amor, était diamétralement opposé au travail interne. Le déficit de communication était flagrant», affirme un cadre sous couvert d'anonymat. Sur ce point, les représentants syndicaux des cadres aspirent à tourner la page du passé. Ils plaident en faveur de plus d'équité et de justice. Ils ne veulent pas seulement être un contre-poids, mais aussi une force de proposition. La logique de confrontation, assurent-ils, sera reléguée au second plan. «Nous comptons être partie prenante dans l'édification de la SGMB, voire même anticiper son futur. Il faut, néanmoins, tenir compte des conditions matérielles et que les promesses soient tenues», déclarent les membres du bureau de la section des cadres.