La forte mobilisation syndicale du 5 juillet dernier a poussé le GPBM à reconsidérer sa position au sujet de l'horaire continu. L'horaire d'été est rétabli. L'horaire normal de 8h00 à 11h50 et de 14h00 à 18h34 reprendra à partir du 5 septembre 2005. «C'est la raison qui a pris le dessus», c'est en ces termes, loin de tout triomphalisme, que commente Farouk Chahir, secrétaire général du syndicat majoritaire au sein des banques l'USIB-UMT, la décision du Groupement professionnel des banques du Maroc de suspendre l'application de l'horaire continu dans les Banques. «L'opportunité de son lancement est reportée à une date ultérieure», précise le communiqué GPBM. En attendant, l'horaire d'été de 8h00 à 15h30 est rétabli à compter du jeudi 14 juillet 2005 dans les conditions habituellement appliquées et ce jusqu'au vendredi 2 septembre 2005 inclus. L'horaire normal de 8h00 à 11h50 et de 14h00 à 18h34 reprendra à partir du lundi 5 septembre 2005 dans les conditions habituellement appliquées. Dans le détail, la réunion, tenue le mardi 12 juillet entre Othman Benjelloun, président du GPBM et Farouk Chahir a débouché sur un protocole d'accord officialisant la suspension de l'horaire continu. Une commission mixte se chargera de la mise en place de conditions meilleures de son entrée effective, en tenant en compte les considérations propres aux banquiers. Cette nouvelle position du GPBM, qualifiée par certains banquiers de volte-face, s'est faite sous la pression de la forte mobilisation syndicale du 5 juillet dernier. Le mouvement de grève a été suivi par plus de 93% des membres des syndicats bancaires. Un autre préavis de grève était annoncé pour cette semaine. Face à cette menace lourde de conséquence pour les banques, surtout en cette période de retour des Marocains résidents à l'étranger (MRE), le GPBM était forcé d'apaiser le climat social. Certains parlent même de sortie ratée du Groupement. La non-concertation ainsi que le timing ont conduit à l'échec cette volonté manifeste d'aligner les horaires d'ouvertures sur les standards internationaux. La réaction du Syndicat national des banques (SNB), affilié CDT, est encore plus virulente. Non sans pratiquer un syndicalisme des plus primaires, sous le poids pesant de la frustration de la non-reconnaissance et de l'éloignement des négociations officielles, la centrale syndicale a diffusé un communiqué enflammé. «Les problèmes pour lesquels nous avons fait grève demeurent entiers à cause de l'entêtement du GPBM et du double jeu de son appendice syndical l'USIB-UMT», mentionne le communiqué SNB. Pis encore, le syndicat dénonce la rigidité du GPBM en s'attaquant à «la montée en puissance d'un lobby français qui, à travers son contrôle financier sur la BMCI, le CDM et la SGMB, dicte son comportement au GPBM. Ce lobby entend imposer au Maroc ce qu'il n'est pas en mesure d'appliquer en France », est-il précisé par le communiqué. De cette manière, le syndicat dénonce la dangereuse tendance à la régression sociale et la remise en question des droits acquis. Cette réaction ne troue, assurément, pas l'approbation du secrétaire général du syndicat majoritaire au sein des banques, l'USIB-UMT. «La non-représentativité de la SNB au sein des institutions bancaires ainsi que l'unité affichée par l'USIB donne lieu à des attaques rancunières insignifiantes. Nous ne prêtons aucun intérêt aux commentaires de cette minorité insignifiante», tient à préciser Farouk Chahir.