La remise récente à Rabat du 24ème Prix Grand Atlas est l'occasion pour l'auteure franco-marocaine, Leila Slimani, de livrer ses regards sur l'esprit critique. Pour cela, elle prend appui dans son expérience en tant qu'écrivaine et journaliste tout en vantant les atouts de son pays d'origine en termes de créativité. Selon ses dires, le «Maroc a de grandes chances pour compter sur ses hommes et ses femmes afin de s'attaquer à des thèmes brûlants». A ses yeux, le fait d'écrire permet de briser le silence. Briser le silence c'est aussi sortir de son isolement. L'auteure récompensée du Prix Goncourt estime également que l'écrivain a toujours besoin de foi et d'encouragement. En tant que journaliste, Leila Slimani rappelle avoir fait l'objet de critiques pour le simple fait d'aborder des réalités dérangeantes. Pour elle, la critique est destinée à se faire entendre. Dans ce sens, elle évoque des affaires ayant subi des critiques. «L'esprit critique devrait être encouragé. Sans lui, on ne verra jamais émerger l'individu. Un esprit libre n'acceptera aucune restriction. Il agit avec panache», poursuit-elle. La romancière, qui vient d'être nommée représentante d'Emmanuel Macron pour la francophonie, s'appuie également sur les œuvres d'auteurs chevronnés. Celle de la défunte Fatima Mernissi,est, selon Leila Slimani, une célébration de la libre pensée. A propos du 24ème Prix Grand Atlas, dont elle a présidé le jury, l'auteure indique que celui-ci est l'occasion de mettre la lumière sur les auteursqui font un travail remarquable. «Ils nous aident à nous défaire de nos préjugés», estime Leila Slimani. Cela étant, ce Prix, pour rappel, été remporté par Asma Lamrabet pour son essai «Islam et femmes, les questions qui fâchent» publié par «En toutes lettres». Une maison d'édition gérée par Kenza Sefrioui et Hicham Houdaifa qui a, à son tour, reçu le prix spécial du jury pour son enquête de terrain «Extrémisme religieux» publiée également par la même maison. «Ces deux éditeurs sont rigoureux», indique Asma Lamrabet. Et c'était à Hicham Houdaifa de lui répondre : «C'était un privilège de publier l'essai d'Asma Lamrabet». A propos de ce genre littéraire, Jean-Marc Berthon, directeur général de l'Institut français du Maroc, indique qu'il est «l'exercice de l'esprit critique par excellence». Quant au prix de la traduction, le jury a décidé de ne pas le remettre faute de qualité. Le tout en reconnaissant les efforts des traducteurs.