Le Prix Grand Atlas 2015 a dévoilé, jeudi 19 novembre à Rabat, les lauréats de sa 22e édition. Parmi 12 ouvrages en lice pour remporter le prix, ce sont les travaux des écrivains Fatima Ait Mous, Driss Ksikes et Asma Lamrabet qui auront convaincu le plus le jury de cette édition. Des ouvrages braquant la lumière sur la réalité marocaine par le truchement de l'écriture et de la réflexion. C'est à la bibliothèque nationale du Royaume du Maroc qu'a eu lieu la remise des prix, en présence d'un parterre d'écrivains et de chercheurs. Cette année, dans la catégorie, «Essai», c'est l'ouvrage «le métier de l'intellectuel» du journaliste et dramaturge Driss Ksikes et la politologue Fatma Ait Mous qui a été récompensé. L'ouvrage est le fruit d'un travail entre les deux écrivains qui ont recueilli les propos et les réflexions de plusieurs intellectuels et penseurs sur les différentes questions touchant la réalité marocaine. L'ouvrage est un questionnement des tâches et des rôles primordiaux des intellectuels dans une société en pleine mutation. Dans la catégorie «Traduction», c'est l'ouvrage «Femmes et hommes dans le Coran» d'Asma Lamrabet qui a remporté le prix. Le livre traduit vers l'arabe par Bouchra Laghzali se penche sur la place de la femme dans l'Islam. Un autre ouvrage regroupant plusieurs voix d'intellectuels et écrivains dénonçant les attaques terroristes de Charlie Hebdo, «Ce qui nous sommes», a obtenu le Prix spécial du jury. Le collectif d'intellectuels et d'écrivains marocains bat en brèche toute pensée fanatique et extrémiste. Le prix Grand Atlas Etudiants quant à lui, a été décerné aux deux ouvrages «Le métier de l'intellectuel» et «les Berbères» de Gabriel Camps. Dans un contexte marqué par la montée de la violence et du terrorisme, la littérature doit jouer pleinement son rôle pour un monde ouvert et tolérant. Lors de la soirée de remise des prix, une minute de silence a été observée en hommage aux victimes du terrorisme. C'est dans cette atmosphère appelant à la tolérance que le philosophe français Edgar Morin a adressé un message de paix et d'éloge à la liberté, en référence aux attentats qui ont frappé dernièrement Paris et bien d'autres pays. Selon le philosophe, on ne peut parler d'une diversité culturelle sans parler de liberté tout en songeant à la tolérance. Ce sont des notions inséparables. Le philosophe a également appelé le Maroc et son peuple à lutter contre l'extrémisme. De son coté, l'ambassadeur de France au Maroc, Jean-François Girault, a souligné que le prix Grand Atlas se veut également une résistance à toute force et toute personne opposée à la diversité, à la tolérance et à la liberté de penser et de réfléchir.