Lors du 4ème anniversaire de la politique nationale d'immigration et d'asile Bien que la politique nationale d'immigration et d'asile vienne de boucler juste 4 ans, cette courte durée est, comme le précise Driss El Yazami jeudi à Skhirat, suffisante pour présenter un bilan. Une évaluation censée être, selon les dires du président du Conseil national des droits de l'Homme, «probante en insufflant une nouvelle dynamique à cette politique à la lumière des défis». Des challenges qu'il énumère lors de la célébration de ce 4ème anniversaire. Un événement qui se déroule sans la participation d'Abdelkrim Benatiq, ministre des MRE et des affaires de la migration, pour mission à Kigali (Rwanda). Les exhortations de l'OIM «L'organisation de la migration est régie par la loi 02 -03 à l'entrée et au séjour des étrangers au Maroc, à l'émigration et l'immigration irrégulières. Elle n'est cependant plus adaptée», avance-t-il. Le président rappelle également l'existence d'une loi relative à l'asile en caressant l'espoir que celle-ci gagne de l'intérêt auprès du gouvernement pour l'élaborer. D'ailleurs, il met en avant la disposition de son Conseil à contribuer à ce processus. Quant aux défis qui se présentent, ils consistent, aux yeux de M. El Yazami, en l'intégration d'un plus grand nombre de migrants en régularisant leur situation. Il prend dans ce sens appui sur les expériences internationales qui démontrent que l'intégration est un moteur principal pour le développement bien qu'elle soit «complexe». Cela étant, le président du CNDH ne manque pas de saluer le choix stratégique de la politique migratoire. A son tour, le DG de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM)– Genève, également de la partie, salue la politique marocaine en matière de migration. William Lacy Swing soutient le Royaume pour poursuivre cette politique. «Nous n'avons pas encore trouvé les moyens pour gérer les mouvements», avance-t-il par l'occasion. Il rappelle également que le Royaume a des responsabilités après le retour au sein de l'Union Africaine et exprime la volonté de l'OIM à encourager la contribution du Maroc via des engagements internationaux. «Les conclusions pour le pacte mondial pour les migrations sont à l'ordre du jour», enchaîne-t-il. Ce pacte issu du Forum mondial pour la migration et le développement co-présidé par le Maroc et l'Allemagne en 2017-2018 est, pour rappel, précédé de négociations et consultations. Vers une politique migratoire continentale Selon le ministre de la justice, Mohamed Aujjar, les consultations nationales sont engagées auprès de la société civile du 26 au 29 septembre pour préparer ledit pacte. Ces consultations sont marquées par la présence de 120 participants dont 13 associations de MRE. Chaque groupe cible a eu l'opportunité de discuter ouvertement les différentes thématiques du Pacte mondial afin de faire émerger les recommandations du Maroc. «Nous allons mobiliser tous nos efforts pour honorer nos engagements», indique-t-il. Des propos qui trouvent écho dans les recommandations faites par l'OIM au Royaume qui envisage, selon M. Aujjar, d'élaborer «une nouvelle politique continentale en matière de migration pour donner de l'espoir à cette grande jeunesse». Déjà, la mobilité au sein de l'Afrique croît aujourd'hui de manière accélérée. Il existe 32 millions de migrants africains de par le monde. Mais plus de 50% d'entre eux, soit 16,5 millions, sont des migrants intra-africains. Pour rappel, le Maroc organise, après une 10ème édition à Berlin du 28 au 30 juin 2017, la 11ème édition du Forum mondial pour la migration et le développement du 5 au 7 décembre 2018 à Marrakech.