Le groupe africain a désigné, jeudi à l'unanimité, le Maroc pour représenter le continent au Bureau du Conseil de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), à partir de novembre 2015. Cette désignation intervient comme un signal fort de confiance dans la capacité du Royaume à défendre les intérêts du continent au sein de cette organisation. Elle est synonyme d'une reconnaissance de son rôle actif dans les débats actuels sur les questions de migrations à l'échelle internationale, notamment au sein de l'OIM. Le choix africain du Maroc comme membre du Conseil de l'organisation vient à point nommé conforter l'engagement constant et renouvelé du Royaume en faveur d'une prise en charge internationale et régionale, plus coordonnée et plus intégrée des questions de la migration, avec la participation et la coopération des pays d'origine, de transit et de destination. Pour l'ambassadeur représentant permanent du Royaume à Genève, Mohamed Aujjar, la crise actuelle des migrants syriens a révélé au monde le degré de complexité de ce phénomène et les défis humains humanitaires, sécuritaires et socio-économiques de la nouvelle configuration géopolitique de la migration internationale. Le Maroc a été parmi les premiers pays à attirer, très tôt, l'attention de la communauté internationale sur l'ampleur du phénomène des migrations internationales, tout en l'appelant à adopter des stratégies de réponse holistique, intégrant des dimensions humaine, sécuritaire et de développements. C'est dans cette optique que le Royaume a abrité, à Rabat en 2006, la première Conférence euro-africaine sur la migration et le développement. Cet évènement avait débouché sur l'adoption d'un plan d'action ambitieux et audacieux, qui a identifié des mesures concrètes, à moyen et long terme, pour répondre aux défis socio-économiques, judiciaires et institutionnels du phénomène de la migration, a-t-il expliqué. Alliance Africaine pour la migration et le développement Le diplomate marocain a indiqué que l'engagement pour répondre aux défis multidimensionnels de la migration a été au centre des préoccupations du Maroc. En 2013, a-t-il rappelé, le pays a initié une nouvelle politique de migration et d'asile dont la mise en œuvre continue a permis, à ce jour, de régulariser la situation de plusieurs milliers de migrants subsahariens et autres. Les principes, les objectifs et l'état de la mise en œuvre de cette nouvelle politique ont été exposés à M. Lacy Swing, directeur général de l'OIM, lors de sa récente visite au Maroc. Afin de favoriser le soutien à la vision positive et constructive qui sous-tend cette initiative, le Royaume avait lancé en 2013, à New York, une Alliance Africaine pour la migration et le développement avec l'objectif de parvenir à une meilleure prise en charge de la question migratoire, dans le cadre de la poursuite des objectifs de développement post-2015. Selon M. Aujjar, le choix africain du Maroc pour représenter le continent africain au sein du Conseil de l'OIM conforte la position du Royaume en tant qu'acteur actif, crédible et respecté sur la scène internationale et au sein de l'OIM. Cette consécration coïncide également avec la récente décision internationale d'accorder au Maroc le privilège de coprésider, avec l'Allemagne, le forum mondial pour la migration et le développement pour les années 2017-2018, a-t-il souligné. L'ambassadeur a conclu que partant de cet engagement actif pour les questions de migration, le Maroc vient d'accueillir la 2ème réunion des Hauts fonctionnaires préparatoire au prochain Sommet de la Valette sur la crise migratoire, en signe de reconnaissance de la pertinence de sa politique migratoire, qui a donné des résultats concrets et s'est érigée en modèle régional en matière de gestion responsable et solidaire du phénomène migratoire.