Le Maroc élu à la présidence de la 57e session de la CEA et de la Conférence des ministres africains des Finances    Immobilier : de bonnes perspectives se dessinent en 2025    Douanes : les recettes nettes en hausse de 1,3% à fin février    AGE de la CAF: Patrice Motsepe reconduit à son poste de président    14e AGE de la CAF: Le vote consacre la forte présence du Maroc en Afrique    Extradition de Mohamed Boudrika : La justice allemande donne son feu vert    Fortes pluies et chutes de neige de mercredi à samedi dans plusieurs provinces du Royaume    Classement QS 2025: Neuf universités espagnoles parmi les 100 meilleures au monde    Said Guemra : « Le Maroc vise l'indépendance énergétique, mais la réglementation suit-elle le rythme ? »    Le ministre de l'Intérieur français qualifie le régime algérien de "junte dictatoriale" qui ne se soucie pas de la souffrance de son peuple    Evictions inopinées dans l'éducation nationale : le PPS soupçonne des motivations électoralistes    Camps de Tindouf : surveillance systématique et détournement méthodique des aides    Le port de Huelva envisage une liaison maritime pour les saisonnières marocaines    Fouzi Lekjaa continue de représenter le Maroc à la FIFA en étant réélu pour un deuxième mandat au sein du comité exécutif    Quand Hakimi fait polémique à Anfield    37 millions de dirhams d'oléagineux américains pour le Maroc en 2024    Plus de 88 milliards de dirhams de l'Union européenne pour le Maroc entre 2021 et 2027    Maroc : les réserves d'eau atteignent 5,12 milliards de mètres cubes, avec un taux de remplissage de 30,43 %    Casablanca Aménagement attribue un marché de nettoyage triennal pour 158 400 dirhams    La couverture des activités royales : Une performance médiocre nuit à l'image et au prestige    Fouzi Lekjaa réélu au conseil de la FIFA et au Comex de la CAF    Terrorisme. La Somalie renforce le contrôle de ses frontières    Chambre des représentants : la commission de la justice et de la législation examine le projet de loi sur la procédure pénale    Amina Bouayach élue présidente de l'Alliance mondiale des institutions nationales des droits de l'Homme    HCP : perspectives favorables pour les services marchands non financiers au T1 2025    Leila Benali souligne à Houston le rôle clé du Maroc comme corridor reliant l'Europe, l'Afrique et le bassin atlantique    La guerre commerciale avec les Etats-Unis nuit à près des deux tiers des PME canadiennes    Rachida Dati : L'insoumise de la République, entre héritage et pouvoir    Bruxelles annonce des taxes « proportionnées » sur des produits américains dès avril    Relations sécuritaires entre Paris et Alger : une coopération réduite à sa plus simple expression, selon la DGSI française    L'Ethiopie lance sa première usine de drones    Les températures attendues ce mercredi 12 mars 2025    Le temps qu'il fera ce mercredi 12 mars 2025    Accidents de la circulation: 15 morts et 2.461 blessés en périmètre urbain durant la semaine dernière    Digitalisation des commerçants : le ministère de l'Industrie et du commerce et le groupe Attijariwafa Bank s'allient    La France interdit à 801 responsables algériens d'entrer sur son territoire    Washington : Discussions entre le Maroc et un représentant de l'administration Trump    Débat autour du concept de liberté dans les contextes arabe et occidental    Soutien à l'édition et au livre : ouverture des candidatures pour l'année 2025    Foot égyptien: Menace sur le derby Ahly-Zamalek prévu ce soir    Prévisions Météo. De nouvelles pluies arrivent cette semaine accompagnées d'une baisse des températures    «Basmat al-Tourath» : Le Maroc en animation, une histoire qui bouge !    Célébration de la journée mondiale du théâtre: un programme national couvrant les différentes régions du Royaume    El Jadida : Quand Kabour illumine la nuit des jeunes filles rurales à Ouled Hamdane !    La Commune de Casablanca refuse la cession du Complexe Mohammed V et réaffirme sa propriété    Amérique latine : Des habitudes culinaires nord-africaines et arabes héritées d'Al-Andalus    Maroc-France : accompagnement de neuf start-up marocaines du jeu vidéo    Dubaï : Les designers Hicham Lahlou et Cheick Diallo signent une œuvre d'exception    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Médecine : Le coup de scalpel fatal
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 18 - 01 - 2005

Admise dans une clinique de Casablanca pour une opération chirurgicale de la colonne vertébrale, Sakina Yacoubi ne se réveillera jamais. Victime, selon sa famille, d'une erreur médicale grave. Récit.
Elle avait 49 ans, était mariée et mère d'une petite fille de neuf ans. Elle était connue pour son dynamisme et son assiduité au travail. À l'ODEP, où elle est cadre, à Safi, ses collègues lui vouaient estime et affection. Son attachement à son travail n'avait d'égal que son dévouement pour sa petite famille. Mariée depuis plus de dix ans à un pharmacien, elle ne rêvait que de voir sa fille grandir et réussir dans la vie. Pour cela, elle consacrait tous ses efforts et toute son énergie à lui assurer une bonne éducation.
Mais, elle ne verra pas son rêve se réaliser. Sakina Yacoubi est décédée, le 29 novembre dernier, dans le bloc opératoire d'une clinique à Casablanca, alors qu'on l'opérait d'une calcification de la colonne vertébrale. Selon les rapports du chirurgien et de l'anesthésiste, le décès aurait été causé par un arrêt cardiaque. Mais la vérité est peut-être ailleurs. La famille de Sakina parle d'une grave négligence médicale qui aurait provoqué son décès. Elle a, dans ce sens, déposé une plainte auprès du procureur du Roi près la Cour d'appel de Casablanca.
Les faits remontent au 11 novembre 2004, lorsque la défunte, souffrant d'un malaise au niveau de la colonne vertébrale, était allée voir Dr Abdelkarim Houidi à son cabinet. Ce dernier lui demande de faire un scanner à la Neuroclinique de Casablanca dont il est le directeur et où sa femme exerce en tant que médecin. Ce même jour, à la clinique, il lui dira, après avoir examiné le résultat du scanner, que son état nécessitait une opération urgente. Sinon, elle risquait une paralysie des membres inférieurs. « On doit opérer d'urgence, il faut donc que vous passiez la nuit ici pour que l'on puisse faire l'opération demain à huit heures du matin », lui avait-il indiqué. Mais, comme elle n'était pas prête et qu'aucun membre de sa famille ne l'accompagnait, elle a préféré prendre un autre rendez-vous pour le 30 novembre. Aussi, elle devait être admise à la clinique, la veille, pour être préparée à l'opération, le lendemain à huit heures du matin.
En compagnie de son mari, elle arrive à la clinique le 29 novembre comme prévu. Mais, on lui annoncera qu'il n'y avait pas de chambre disponible et en attendant, la patiente sera installée dans la salle des soins intensifs. Entre temps, le mari de la défunte reçut un appel l'informant que son père avait des problèmes de santé. Il quitta alors sa femme en lui promettant de revenir dès que possible, sachant qu'elle ne devait être opérée que le lendemain. Selon la plainte déposée par l'avocat de la famille, Me Mohamed Berrada, du barreau de Casablanca, le chirurgien, Dr Houidi, décida, juste après le départ du mari, de changer de programme et de procéder à l'opération dans l'immédiat. Apparemment, le chirurgien avait un programme chargé, le lendemain.
L'avocat des plaignants rappelle dans la plainte que la victime avait pris son petit-déjeuner le matin et que, de ce fait, l'opération constituait un danger pour elle. En plus, la clinique ne procédera à aucun des examens pré-opératoires requis dans ce genre d'opérations : ionogramme, électrocardiogramme, glycémie et numérotation de la formule sanguine.
Malgré cela, le médecin décida de l'opérer. Il lui donnera juste le temps d'appeler son mari pour l'aviser. Joint par téléphone, ce dernier lui dira de ne pas se laisser faire et d'attendre le lendemain. Docteur en pharmacie, il savait qu'elle en courait un grave danger car elle avait mangé le matin et que son opération allait se dérouler en position dite "décubitus ventral", ce qui rendait le risque encore plus grave.
Toutefois, à son arrivée à la clinique en compagnie de la sœur de la défunte, il était trop tard, puisque sa femme avait déjà été introduite au bloc opératoire.
Vers 16 h, les membres de sa famille, affirment avoir remarqué une agitation inhabituelle dans la clinique.
Quelques minutes plus tard, ils remarquèrent l'arrivée de deux cardiologues qui entrèrent au bloc opératoire. Et après quelques moments d'attente et d'angoisse, on leur annonça que la nouvelle tragique. La mort de Sakina.
Joint par téléphone par notre rédaction, Dr Houidi refusera de commenter l'affaire invoquant en cela le secret professionnel. Il dira aussi que le dossier est devant la justice, ce qui l'empêche de faire un commentaire.
Mais, dans son compte-rendu opératoire, auquel ALM a pu avoir accès, M. Houidi explique que le décès a été causé par une "survenue brutale de troubles du rythme cardiaque avec fibrillation ventriculaire imposant l'arrêt du geste chirurgical". Devant cette situation, affirme le compte-rendu, il a été décidé de procéder au "retournement de la patiente en décubitus dorsal et démarrage d'une réanimation cardiorespiratoire".
Mais dans la plainte déposée par la famille, Me Berrada précise que si la cause du décès était une fibrillation, la clinique ne diposait pas d'un "défibrillateur" et que les médecins ont dû aller le chercher ailleurs, pendant que la défunte était entre la vie et la mort. Par ailleurs, et après avoir été informés du décès de feue Sakina, son époux et ses frères et sœurs ont été sommés de récupérer immédiatement le corps, étant donné que la clinique ne disposait pas de "chambre froide".
"Lorsque les femmes chargées de procéder aux toilettes funèbres ont ôté les couvertures dont la clinique avait enveloppé la défunte, elles ont découvert qu'une seringue était encore introduite dans la veine au niveau du poignet, un flacon de sérum entre les cuisses et la plaie sur le dos que l'on n'avait pas pris la peine de refermer", affirment les plaignants, preuves à l'appui puisqu'ils présenteront au parquet 31 photos.
Aujourd'hui, l'affaire est devant la justice qui attend que le médecin légiste lui remette son rapport sur les causes du décès. Ne croyant pas à la version officielle de la clinique, les proches de Sakina Yacoubi, toujours sous le choc, ont bon espoir pour que la vérité éclate.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.