Le groupe espagnol "ENDESA" a annoncé, mardi 11 janvier 2005 à Madrid, la cession de sa part du capital de la Lydec de Casablanca (18%) au groupe d'assurances marocain RMA Watanya pour un montant de 26 millions d'euros. Changement d'actionnaire de référence pour la Lydec. Le gestionnaire délégué de la distribution d'électricité, d'eau potable et du service d'assainissement liquide à Casablanca et Mohammédia, depuis le 1er août 1997, pousse à « la marocanisation » effective de son tour de table. Dans un communiqué, publié à Madrid, la plus grande entreprise espagnole dans le secteur de l'électricité "ENDESA" a annoncé, mardi 11 janvier 2005 à Madrid, la cession de sa part du capital de la Lydec de Casablanca (18%) au groupe d'assurances marocain RMA Watanya pour un montant de 26 millions d'euros. L'espagnol précise que l'opération lui a rapporté 12 millions d'euros. Elle a également indiqué que ce désengagement du Maroc s'inscrit dans un processus de désinvestissement d'actifs non stratégiques pour la compagnie qui assure toutefois qu'elle continue d'accorder le "plus haut intérêt" au marché énergétique au Maroc, rappelant qu'elle détient une participation de 32% dans le capital de la Centrale à cycle combiné de Tahaddart (nord du Maroc) dont les travaux sont en cours d'achèvement. La Lydec avait annoncé, début décembre 2004, que 41% de son capital sera désormais marocain, après une importante prise de participation de la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG) et RMA Watanya. Désormais, à côté de l'actionnaire de référence, le groupe français Suez (35%), deux institutionnels marocains président à la destiné du premier concessionnaire du Maroc. La Caisse de Dépôt de Gestion (CDG) avait auparavant annonça la prise de 20% du capital. Les vendeurs ne peuvent être qu'EDF (18%) et le groupe espagnol Agba (5%). Selon cette logique, l'assureur national RMA Watanya contrerait 21%, en plus d'Elyo (24%). Ce deal est assurément une preuve de confiance dans les fondamentaux de l'opérateur. Aussi, l'exigence de l'Etat concédant ne conduit ni à la privatisation totale, ni à l'appropriation privée des infrastructures, ni à la marchandisation des biens publics comme l'eau ou l'air. Bien au contraire, il est du ressort d'un Etat moderne d'organiser des modes d'interaction contractuels entre la sphère publique et celle du privé. Selon cette logique, l'Etat ne peut que mieux se consacrer à sa fonction de régulation, fonction stratégique en vue de favoriser l'émergence de compromis entre des intérêts partiellement contradictoires, entre le court et le long terme, entre les préoccupations légitimes des individus (usagers, propriétaires…), celles des investisseurs, et les intérêts globaux de la collectivité. Par contre, si la logique commerciale l'emporte sur la notion de service public, la collectivité pourrait en pâtir. De mauvais exemples sont à rappeler. Les chemins de fer britanniques ou encore l'électricité aux USA en sont les plus parlants. C'est pourquoi les responsables de la Lydec estiment que les rendez-vous réguliers de bilan, tous les cinq ans, permettent un ajustement continu des contrats de gestion déléguée. Le contrat de partenariat doit être adapté en permanence. Pour les tarifs, il faut prendre en compte le véritable coût de la prestation fournie au public. Aussi, il est indispensable d'introduire le professionnalisme dans les différents métiers à concéder. Le bilan est plutôt rassurant dans l'expérience casablancaise. Concernant le volet juridique, certains plaident en faveur d'un encadrement juridique. Lors d'un séminaire consacré à la question, les conclusions ont plutôt plaider pour le maintien de la flexibilité à la gestion et la préparation des contrats. Plus dans le détail, une loi globale n'est pas nécessaire. Des règlements permettent d'aller plus dans le détail. Sauf que des principes simples sont à assurer. La manière d'attribution ainsi que le territoire de la transparence sont à définir. Tout le reste relève des cahiers des charges. À titre d'exemple, les négociations directes avec les prestataires de la collecte des ordures ont permis une économie de 20 % pour le budget de la ville de Casablanca, alors que les textes régissant les appels d'offres publics excluent ce type d'arrangements. Par conséquent, la flexibilité est source d'économies multiples.