Onze grandes sociétés touristiques et de construction, sur un total de 22, ont été présélectionnées pour la dernière phase de l'offre d'aménagement de cinq stations balnéaires au Maroc. La course s'annonce rude, les perspectives de développement du tourisme au Maroc prometteuses. Représentant un investissement de pas moins de 4 milliards de dirhams et quelques 100.000 lits supplémentaires, le projet d'aménagement des cinq stations balnéaires prévu au Maroc va bon train. Il s'agit de Plage Blanche (Guelmim), Mazagan (El Jadida), Mogador (Essaouira), Lixus (Larach) et Saidia (Berkane) pour l'aménagement desquelles onze des 22 sociétés soumissionnaires sont d'ores et déjà présélectionnées. Annoncée mardi dans un communiqué de la direction d'aménagement et des investissements relevant du ministère du Tourisme, cette présélection fait suite à l'appel à manifestation d'intérêt pour la sélection des aménageurs privés lancé en juillet dernier. C'est ainsi qu'il avait été procédé, au siège du ministère de l'Economie, des finances, de la privatisation et du tourisme à l'ouverture des plis relatifs à cette présélection. Quelque 22 dossiers de soumissions avaient été déjà déposés. Après l'examen des offres, le comité d'évaluation des candidatures, composé de représentants des principaux départements concernés, a procédé à la présélection de 11 sociétés dont 7 étrangères, 2 marocaines et 2 mixtes. Parmi les heureux élus, figure Kerzner International Limited, le géant touristique sud africain établi aux Bahamas, société propriétaire de la célèbre Sun City en Afrique du Sud et du non moins célèbre hôtel Atlantis, qui compte 5000 lits aux mêmes Bahamas. Dans la liste des candidats retenus figure également FADESA, le plus grand opérateur de construction immobilière en Espagne, Bouygues Bâtiments S.A, Maroc Hotel Village (CDG), Risma (Accor), M&J Pestana, Groupe ONA, Groupe CMKD, Med Group Inversiones S.L (Groupe Soros), Thomas & Piron/TPF/ l'Atelier et le Groupe Somed. Il serait intéressant à cet égard de remarquer la forte présence des firmes espagnoles, de plus en plus férues du Maroc, même si la situation politique et les rapports conflictuels qui règnent entre les deux pays ne prêtent aucunement au développement de leurs relations économiques. Saïdia, qui a déjà attiré le plus d'opérateurs bien avant la présélection avec la moitié des manifestations d'intérêt s'est adjugée 7 choix. Idem pour Mazagan. La deuxième position a été du ressort de Mogador, choisie par 5 sociétés, suivie par Plage Blanche qui a retenu l'attention de 3 sociétés. Lixus, qui a fait l'objet de 5 soumissions, est arrivé en dernier avec deux sociétés. Ayant pris actes des choix des entreprises précitées et faisant partie du contrat programme du tourisme, la mise en œuvre de ces aménagements est prévue dans les prochains mois. Les sociétés retenues, en tant que chefs de file, pourront constituer des consortiums pour se concourir dans la deuxième et dernière phase de sélection. Les 11 autres sociétés soumissionnaires, n'ayant pu répondre aux critères de sélection gardent la possibilité de rejoindre les consortiums, à créer dans un délai de quatre mois par les chefs de file. La mise en oeuvre de cette offensive balnéaire intervient à un moment ou le pays se prépare à devenir un pôle touristique dont la mer est le principal atout. Une offensive inaugurée par la signature à Tanger, le 24 juillet 2002, sous la présidence de S.M le Roi, de la convention d'investissement entre le gouvernement marocain et la société Palais des Roses International, filiale du groupe saoudien Dallah Al Baraka pour l'aménagement et le développement de la station touristique de Taghazout. Maintenant que la volonté politique est là et que le terrain est balisé, la course, dont les prémices ont été senties dès la publication des résultats des appels d'offres internationaux qui ont précédé cette présélection, est fin achevée. Plus qu'une action séparée, qui a par ailleurs drainé quelques unes des plus grandes sociétés opérant dans le secteur touristique, cette opération s'inscrit dans le cadre de la « Vision 2010 » qui s'est traduite par l'accord-cadre conclu entre le gouvernement et la Fédération du tourisme, affiliée à la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). Un accord d'application a également été signé par les deux parties. Il est à rappeler que l'acte fondateur de cette initiative est le discours du 10 janvier à Marrakech de SM le Roi Mohammed VI où le souverain a insisté sur la nécessité de créer des zones touristiques. Le processus est désormais sur la bonne voie.