Le premier téléfilm de l'homme de théâtre n'a pas tenu toutes ses promesses. Rachid Fekak n'a pas réussi le pari de réaliser une comédie qui réunit à la fois la farce, le burlesque et la fiction. Rachid Fekak peut pousser un soupir de soulagement. Il a enfin réalisé un rêve qui lui tenait à cœur depuis quelques années, celui de passer derrière la caméra. Produit par 2M, son premier téléfilm « Khouyout Al Ankabout » (les fils de l'araignée) n'a pas tenu toutes les promesses affichées par son auteur. Il ne s'agit là que du premier travail d'un homme de théâtre qui se mue en réalisateur. Ce dernier s'est attaqué à un genre télévisuel très difficile : la comédie dramatique qui réunit à la fois la farce, le burlesque et la fiction. Pour une première réalisation à la télé, l'auteur a placé la barre très haut. Diffusé ce soir sur la deuxième chaîne, « Khouyout Al Ankabout » retrace le vécu de deux amis diplômés au chômage dont l'un d'eux tombe par hasard sur une annonce d'offre d'emploi. On y fait appel à un couple marié, sans enfants, et qui aura la charge de gérer une ferme. Pour bénéficier de cette offre, les deux amis n'ont pas trop le choix. Ils élaborent alors un plan où l'un d'eux se déguisera en épouse (ce rôle est joué par Rachid Fekak lui-même). Si ce plan a bien fonctionné dans un premier temps, il s'est avéré chaotique par la suite. Il a fallu d'abord gérer la complexité des relations avec les gens travaillant à la ferme notamment un patron autoritaire et sa fille chouchoutée, mais surtout le travail difficile de la terre. Un travail qui sera d'ailleurs à l'origine de la mésaventure des deux amis : une erreur dans le choix des graines à planter donnera une pousse aux vertus révolutionnaires. Cette découverte amène l'épouse à prendre des contacts avec un laboratoire parisien pour tester les effets de ces graines qui se transforment en champignons géants. Tout le monde veut s'arracher les effets de ces derniers. On parle de possibilité de clonage et de terrorisme scientifique. L'affaire s'internationalise. Même la mafia s'en mêle à la fin du film ! Sur le papier, l'idée de cette comédie est fort intéressante. Qu'en est-il en images ? Son adaptation au petit écran laisse à désirer. On peut reprocher à Rachid Fekak de pratiquer la politique du touche-à-tout en abordant l'ensemble des maux qui rongent la société marocaine (chômage, situation difficile du milieu rural, etc.) sans que cette démarche repose sur un fil conducteur. Ce qui est regrettable, c'est qu'avec «Khouyout Al Ankabout», Fekak n'ait pas su établir un lien solide entre les divers sujets évoqués. A cela, on pourrait ajouter la prestation timide des jeunes acteurs. Là aussi, le téléfilm ne reflète en rien le talent de l'homme de théâtre reconnu pour son expérience en matière de direction d'acteurs. Lors de l'avant-projection de « Khouyout Al Ankabout », Rachid Fekak a reconnu que son téléfilm est loin d'être parfait. La-dessus, on ne le contredira pas. Que l'on soit bien d'accord, le réalisateur savait bien qu'il n'allait pas atteindre la perfection. Son premier souci a été de franchir le cap de la réalisation et surtout introduire un nouveau genre à la télévision, celui de la comédie mêlée à un brin de fiction et de burlesque. Il l'a fait avec les moyens du bord. A-t-il atteint cet objectif ? Rachid Fekak émet, lui, des remarques sur son téléfilm. Il précise à ce sujet qu'il n'a pas pu tourner deux ou trois séquences qui devaient en principe clore le téléfilm sur une note d'intrigue. Il reconnaît qu'il y plusieurs choses à améliorer dans ce téléfilm notamment en matière de dialogue. C'est peut-être pour cette raison que le téléspectateur reste sur un goût d'inachevé à la fin de ce téléfilm.