Née en 1975 suite à une scission d'avec l'UNFP, l'USFP aura passé le plus clair de sonn temps sur les bancs de l'opposition. Avant que Abderrahman Youssoufi ne le conduit en 1998 au gouvernement. Il aura goûté à tous les calvaires et les plaisirs de la politique dans un paysage national où il est l'un des principaux acteurs. Dès la phase de la lutte pour l'indépendance, certaines parmi les figures les plus emblématiques de ce qui allait devenir l'USFP, Abderrahim Bouabid et Mehdi Ben Barka en l'occurrence, figuraient déjà parmi les signataires du Manifeste de l'indépendance. Le Parti de l'Istiqlal est né en 1944. La négociation des accords de l'indépendance avec le choix assumé de l'option monarchique constitutionnelle et démocratique ne s'est pas faite sans les deux hommes précités. En 1959, c'est la scission au sein de l'Istiqlal et la création de l'UNFP (Union nationale des forces populaires). La même année voit le parti prendre les rennes du gouvernement, dirigé, à l'époque, par Abdellah Ibrahim, président du Conseil, membre du Secrétariat national de l'UNFP et Abderrahim Bouabid, vice-président du Conseil et ministre de l'Economie et des Finances. Mais la lune de miel ne durera pas longtemps. L'année 1960 verra la démission du gouvernement Ibrahim. Après avoir Boycotté le référendum constitutionnel de 1962, les dirigeants de l'UNFP dont Bouabid et Ben Barka sont élus, l'année d'après, lors des premières élections législatives au Maroc. Commenceront alors les années noires du parti, avec l'arrestation et le procès des dirigeants de l'UNFP (dont Abderrahman Youssoufi) et l'enlèvement, deux années plus tard, de Mehdi Ben Barka, leader de l'UNFP, qui allait disparaître à jamais. L'UNFP et l'Istiqlal n'en appellent pas moins en 1970 à voter «non» au référendum constitutionnel et créent «La Koutla». En 1972, c'est la rupture de la Commission administrative de l'UNFP avec la bureaucratie syndicaliste et le choix assumé de l'action politique et démocratique. L'UNFP demande l'élection au suffrage universel d'une assemblée nationale constituante. Après l'envoi, en 1973, de colis piégés à Mohamed Elyazghi et Omar Benjelloun, de nombreux militants de l'UNFP seront également traduits devant le Tribunal militaire de Kénitra pour atteinte à la sécurité de l'Etat. L'UNFP sera dissout. En 1975, un congrès extraordinaire est organisé. L'USFP est né. Aberrahim Bouabid en est le premier secrétaire. La même année, le 18 décembre, Omar Benjelloun est assassiné à Casablanca. Il était un des principaux fondateurs du parti, de ses organes de presse et animateur de l'action pour démocratiser la Centrale Syndicale (UMT). Trois jours après, la Jeunesse Ittihadia est créée. Le 20 juin 1981, la hausses vertigineuses des prix des denrées de première nécessité provoquent une grève générale réprimée durement à Casablanca. Les responsables de l'USFP et de la CDT sont arrêtés et leurs locaux assiégés. La presse de l'USFP (« Al Moharrir» et «Libération») est interdite. Les années 1980 seront marquées par une phase de dialogue entre USFP et le pouvoir et la présentation, en 1984, d'un Mémorandum à Feu SM Hassan II contre le plan d'ajustement structurel imposé par le FMI. L'USFP demandera, par la suite, une révision constitutionnelle puis, en 1991, il présentera un Manifeste démocratique conjointement avec l'Istiqlal, prônant un rééquilibrage institutionnel. En 1992, Abderrahman Youssoufi devient premier secrétaire de l'USFP, et Mohamed Elyazghi, premier secrétaire adjoint. L'année d'après verra le reliftage du bloc démocratique, la fameuse Koutla composée de l'USFP, Istiqlal, PPS et l'OADP. Date historique, puisqu'elle marquera le passage de l'USFP de l'opposition au gouvernement, 1998 verra la naissance du gouvernement de l'alternance dirigé par Abderrahman Youssoufi. Sa mission accomplie, la figure historique du Parti choisira de se retirer pour être remplacé par Mohamed Elyazghi.