Souvent, à la vue des images télévisuelles en provenance de diverses régions du monde, relatant les ravages et les drames des éléments naturels : tempêtes, inondations, tornades…etc, nombre de gens ne cachaient pas leur appréhension et leur crainte de voir des phénomènes d'une telle intensité frapper chez nous. Souvent, à la vue des images télévisuelles en provenance de diverses régions du monde, relatant les ravages et les drames des éléments naturels : tempêtes, inondations, tornades…etc, nombre de gens ne cachaient pas leur appréhension et leur crainte de voir des phénomènes d'une telle intensité frapper chez nous. On imaginait, alors, le pire. Et aujourd'hui, avec les conséquences des dernières précipitations qui ont concerné une bonne partie du territoire national, nous avons, hélas, un échantillon très représentatif de ce pire. Des inondations, dans un certain nombre de régions, notamment en milieu urbain, à Mohammédia, Berréchid-Settat, Fès-Moulay Yacoub, notamment, ont fait des dizaines de victimes, ravagé des agglomérations entières, dont les habitants viennent grossir les rangs des sinistrés des précédentes catastrophes, et provoqué des dommages au tissu économique et urbain dont l'ampleur et les répercussions sont d'ores et déjà incommensurables. Le cas de Mohammédia est, cependant, de loin le plus représentatif de cet état de choses, avec des réactions en chaîne dont les conséquences auraient très bien pu être beaucoup plus catastrophiques que ne le laisse entrevoir le premier bilan de cette journée apocalyptique du lundi-mardi. Le barrage censé retenir les flots de précipitations a été largement saturé dès les premières pluies abondantes de la semaine dernière. L'excédent d'eau a plus que triplé par rapport à la capacité de retenue du barrage. Toutes les solutions de dérivation partielle des torrents se révèleront insuffisantes pour canaliser le déluge. La digue menaçait de se rompre. La décision de libérer en partie la retenue pour soulager l'ouvrage a été prise à un niveau de responsabilité qui a dû certainement avoir en mains les arguments techniques suffisants pour prendre une décision de cette ampleur. En tout cas les conséquences prévisibles sont là: des quartiers entiers engloutis sous les flots, et ont tout emporté sur leur chemin vers le port et la mer. Et là, les choses vont se compliquer davantage avec le gigantesque incendie qui s'est déclenché dans les installations de la raffinerie de la Samir, suite à un dérèglement intempestif du système de refroidissement. Tous les ingrédients du chaos étaient présents: des infrastructures vite débordées, des failles dans les systèmes de sécurité et de maintenance rapidement mises à nu, des négligences en termes d'aménagement de territoire et d'emplacement d'unités industrielles à très haut risque à proximité des populations, un habitat insalubre et informel largement répandu aux portes de la ville, autrefois donnée en exemple d'une urbanité moderne et harmonieuse, des unités de secours et de protection civile aux moyens très limités, des responsables vite pris de court, des sinistrés livrés à eux-mêmes… La leçon est dure. Elle s'adresse à tous ceux qui ont une quelconque responsabilité dans les affaires de la cité et de la gestion de la chose publique. Elle vient, comme à propos, rappeler aux élus de la nation et au gouvernement qui discutent au même moment de la déclaration du nouveau Cabinet, que les urgences et les attentes, notamment à caractère social, sont immenses et pressantes. Mais, la véritable leçon des images de la catastrophe, économique et humaine, qui nous sont jetées à la figure, est la nécessaire mobilisation de tous pour favoriser une véritable politique de développement durable, dans les tous les domaines intéressant la vie des citoyens.