L'Afrique est l'un des sujets importants ayant fait l'objet de discussion entre SM le Roi Mohammed VI et le chef de l'Etat français en visite d'amitié et de travail les 14 et 15 juin à Rabat. «Cette visite à caractère privilégié est à la ressemblance de nos relations entre la France et le Maroc fondées sur une vision commune et une volonté de poursuivre nos intérêts conjoints non seulement au Maroc mais également dans la région, notamment en Afrique», précise Emmanuel Macron lors d'un point de presse tenu, mercredi, après ses entretiens avec SM le Roi. Selon le président français, ces intérêts conjoints consistent, entre autres, à développer davantage la francophonie qui est importante à ses yeux au Maroc et, au-delà, dans toute l'Afrique. «Je souhaite que nous ayons une politique éducative, culturelle et linguistique revisitée et davantage présente», s'exprime M. Macron. Une politique franco-marocaine en Afrique Comme le rappelle le chef de la République française, le Maroc a un rôle croissant dans le continent. «Nous ne pouvons que nous féliciter de l'entrée du Maroc dans l'Union africaine et prochainement au sein de la CEDEAO», estime le président français. Le chef de l'Etat français se félicite également de la volonté du Maroc de coopérer avec la France dans la stratégie de stabilisation régionale, notamment le Sahel. En matière socio-économique, le Maroc et la France ont également une politique commune dans le continent. Il s'agit, selon M. Macron, de développer des relations avec les entrepreneurs privés et les artistes dans le monde éducatif et culturel qui font la libération des sociétés, voire de repenser des relations équilibrées en Afrique. «C'est le cœur de la politique partenariale en Afrique que je souhaite conduire en plus de la sécurisation et qui se conjugue avec la stratégie du Roi», explicite le chef de la République française. Il s'exprime également sur une forte volonté de développement politique et éducatif et un travail avec des entrepreneurs et avec la société civile, ainsi qu'avec le monde universitaire pour permettre les changements entrepris aujourd'hui en Afrique où le Maroc a une diplomatie assez active. «Il faut conjuguer aujourd'hui ces politiques africaines. Je pense que c'est une chance réciproque», poursuit M. Macron qui rappelle que la France est assez présente dans plusieurs régions dans le continent. L'échange avec les médias est également l'occasion pour le chef de l'Etat français de répondre à la question du Rif. Un sujet évoqué, selon lui, de manière très directe depuis le début de la visite. «Néanmoins j'ai senti que le Roi considérait qu'il était normal qu'il y ait des manifestations qui sont dans le cadre d'un droit constitutionnel», précise M. Macron. Selon ses dires, le souhait de SM le Roi, préoccupé par le sort de cette région, est d'apaiser la situation. «Une région qui est chère au Roi Mohammed VI et où il a pour habitude de passer du temps». De la crise du Golfe A ce propos, le chef de l'Etat français a un double objectif. Il s'agit, selon lui, de la stabilisation de la région et la désescalade sans aller jusqu'au blocus. Le tout en clarifiant les liens avec le financement terroriste. La même préoccupation étant constatée chez SM le Roi. «Nous n'avons aucun intérêt à ce qu'il y ait une tension particulière entre l'Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis et le Qatar et plus largement entre les Etats qui se sont exprimés dans le cadre de ce conflit. D'abord notre souhait est que le Golfe demeure calme et stable. Et j'espère à ce titre réussir à conjuguer notre intérêt», indique M. Macron. Le chef de la République française, qui rappelle que SM le Roi a eu l'occasion de s'entretenir avec les protagonistes de cette crise, précise qu'il s'entretiendra de nouveau dans les prochains jours avec les dirigeants d'Arabie Saoudite, des Emirats Arabes Unis et l'émir du Qatar entre autres.