L'armée israélienne continue de détruire les infrastructures palestiniennes. Le week-end, elle a encore démoli plusieurs maisons dans les territoires occupés. Dans une totale indifférence de Washington. Le doute n'est plus permis, le Premier ministre israélien Ariel Sharon a décidé ouvertement d'exterminer les Palestiniens. Une guerre disproportionnée, incongrue au cours de laquelle Israël fait étalage de sa force face à un peuple désarmé et à des enfants qui n'ont pour seules armes que leurs lance-pierres. Chaque jour, Sharon accroche de nouveaux morts à son tableau de chasse aux Palestiniens. Un tableau qu'il a macabrement garni depuis la nuit de Sabra et Chatila. Dimanche à l'aube, l'armée israélienne a démoli trois tours d'habitations près de Gaza. Les troupes israéliennes, appuyées par des chars, sont intervenues durant la nuit dans la localité d'Al-Zahara, au lendemain d'une attaque contre la colonie voisine de Netzarim, qui a tué trois militaires dont deux soldates. L'armée a ensuite contraint quelque 2.000 personnes à quitter temporairement leurs logements, pour dynamiter trois bâtiments en construction de 13 étages appartenant à l'Autorité palestinienne. Les personnes évacuées habitaient dans un rayon de 400 mètres autour des trois tours, appelées le complexe Izahara. Plusieurs voitures garées près des tours ont été fortement endommagées par l'explosion, les fenêtres de maisons voisines ont été brisées et certains Palestiniens ont été éjectés de leur lit par la force de la déflagration. «La destruction de ce projet immobilier, plus de 140 appartements, est un crime de guerre, une grave violation de la Convention de Genève», a affirmé Saëb Erakat, principal négociateur palestinien. Les violences perpétrées par l'armée sioniste continuent d'alourdir le bilan. Au moins un Palestinien a été tué à l'aube lors d'échanges de tirs avec des soldats aux abords d'une position militaire près du bloc de colonies du Goush Katif, dans le sud de la région. Cinq autres Palestiniens ont été visés et trois ont été touchés par des tirs israéliens. De même, un Palestinien de Cisjordanie et un autre de la bande de Gaza blessés la semaine dernière lors d'opérations israéliennes ont d'autre part succombé à leurs blessures dimanche. Ces décès ont porté à 3.585 le nombre des tués depuis le début de l'Intifada en septembre 2000, dont 2.670 Palestiniens et 849 Israéliens. Par ailleurs, quelque 4.000 personnes ont manifesté samedi soir à l'appel de l'organisation Peace Now devant la résidence du Premier ministre israélien Ariel Sharon à Jérusalem.Ils ont scandé «Sharon, rentre chez toi». «Sharon: Terminator d'Israël», pouvait-on lire sur une banderole. Le rassemblement intervenait après un raid mené la nuit précédente par l'armée israélienne dans deux hôpitaux de Cisjordanie où deux suspects ont été arrêtés. Il faut dire que la politique du nouveau Premier ministre israélien est désormais en parfaite harmonie avec sa personnalité brutale. En effet, toutes les questions sont envisagées sous l'angle de la force et de la violence. De la sorte, l'ex-général joint le présent à son passé lorsqu'il était ministre de la Défense. Fidèle, donc, à sa trajectoire sanguinaire par excellence.