Ils étaient splendides, merveilleux, courageux et totalement réalistes, ces sacrés Rajaouis. Aussi bien les joueurs que le public, lequel a joué un rôle important dans le cours du jeu. Contre l'ASEC d'Abidjan, le Raja a fourni un match de football plein jusqu'aux tréfonds d'une pelouse qui ressemble plutôt à un champ de labour. Ils étaient splendides, merveilleux, courageux et totalement réalistes, ces sacrés Rajaouis. Aussi bien les joueurs que le public, lequel a joué un rôle important dans le cours du jeu. Contre l'ASEC d'Abidjan, le Raja a fourni un match de football plein jusqu'aux tréfonds d'une pelouse qui ressemble plutôt à un champ de labour. Il fallait le faire pour inscrire quatre buts et n'encaisser aucun sur un terrain aussi boueux et dégarni . Merci les Rajaouis : joueurs, public et comité. Merci aussi au WAC, qui comme le Raja, gagne alors que notre système ne cesse de perdre tous les matchs qu'il dispute. Comment ne pas faire le constat d'échec d'un système sportif quand on sait que la dissolution du ministère du sport est passée inaperçue sur le terrain impraticable du complexe Mohammed V. En l'absence de toute instance nationale dirigeante, le Raja et le WAC ont réchauffé les cœurs longtemps glacés par l'échec de la politique sportive gouvernementale. L'éclatant succès des deux clubs casablancais veut dire tout simplement que le ministère défunt ne servait à rien. A preuve, les fonctionnaires du département sportif ne font rien, les parapheurs ne sont pas signés et les dossiers en instance s'accumulent . Faute de hiérarchie la donne n'a pas changé et tout marche comme avant en pilotage automatique. C'est pour cela que le football des clubs à l'instar du Raja et du WAC marche sans ministère et peut marquer des buts sans fédération, ni GNF, ni ligues. C'est normal puisque toutes ses instances inutiles ne font que reporter leurs décisions, leurs assemblées générales et leur sempiternelle réforme. Finalement le temps et la conjoncture actuelle démontrent que le président du WAC, Nassreddine Doublali, est plus utile à notre football que tous les organes précités. Il dirige un grand club, gére au quotidien une entreprise qui emploie près d'une centaine de salariés avec un financement autonome. Quoi qu'on dise sur Doublali l'insaisissable, le caractériel ou l'impulsif, il a des idées qu'il arrive à concrétiser sur le terrain. Il en est de même pour le président du Raja, Abdesslam Hanat, qui gère une entreprise d'une grande envergure. Ce qui n'est pas une sinécure avec des ressources humaines à mentalités variables et un juge implacable personnalisé par le public. Entre temps que font les dirigeants de notre football à la tête de la FRMF, du GNF et des ligues ? Ils «gèrent » ces organes au rythme figé propre à notre administration avec des dirigeants-fonctionnaires à la mentalité rétrograde. Plus concrètement leur travail se limite à établir le calendrier de la saison, à désigner les arbitres de la semaine et à préparer leurs voyages avec les équipes nationales. Ce ne sont pas les trois mousquetaires de l'arabe classique, Naciri, Gartili et Jaouhari qui vont planifier et concrétiser. Ils passent tout leur temps à cultiver la démagogie en prêchant la bonne parole comme des Fqihs et en quémandant de l'argent à l'Etat. Doublali et Hanat ne s'affichent jamais à la FRMF, ni au GNF, ni dans les ligues. C'est cela le secret de leur réussite. A méditer.