Inconnu de la scène artistique et culturelle marocaine, Zouheir Benjelloun est un pianiste féru de Charles Aznavour. Il égaye les moments de ses clients en interprétant des morceaux de ce grand musicien français avec brio. Portrait. Zouheir Benjelloun est un nom qui, à prime à bord, ne signifie pas grand chose. Mais, cet homme âgé d'une cinquantaine d'années est un pianiste interprète. Il a récemment attiré l'attention d'un grand nombre d'habitués du café feeling à Casablanca. En effet, ce café a fait appel aux prestations de Zouheir Benjelloun. Ce dernier y joue trois fois par semaine à partir de 19 heures des morceaux de piano de grands compositeurs et musiciens internationaux. Aussi bien grands classiques comme Bach, Chopin, Strauss que par les Français Charles Trenet, Cilbert Beco et Charles Aznavour. Rien n'échappe à Zouheir Benjelloun. Cet homme possède la particularité d'avoir plusieurs cordes à son arc. Il s'intéresse à un éventail très large de disciplines artistiques. Musique, danse, chant, théâtre, magie, Zoubeir Benjelloun a, en effet, tout essayé. Mais la musique est sa vraie passion. «En faisant de la musique je me sens vraiment dans mon élément», déclare Zouheir Benjelloun. Mais qui peut bien être cet homme? C'est tout simplement quelqu'un qui vit sa passion et son art dans l'ombre comme c'est le cas d'un grand nombre de personnes. Dès l'âge de 8 ans, Zouheir Benjelloun fait sa rencontre avec la musique. Une Française amie de sa mère leur avait offert un piano. Cet instrument aiguisa la curiosité du jeune Zouheir qui se mit à pianoter dès cet âge. Ses parents prenaient cela comme un jeu au départ, mais ils ne s'attendaient jamais à ce que leur fils veuille faire de la musique sa carrière. D'ailleurs, ils s'y opposaient fermement. «Mes parents étaient très conservateurs, ils n'arrivent pas jusqu'à présent à se faire à l'idée que je fais de la musique ; à leurs yeux c'est mal vu». Cependant, ce n'est pas la position de ses parents qui va l'empêcher de vaquer à ses occupations musicales. Le temps passe et ne fait qu'accroître davantage sa passion pour la musique en général et le piano en particulier. Natif de Casablanca, Zouheir Benjelloun fait une première tentative d'apprentissage du piano au conservatoire de musique de Casablanca. Mais cette tentative a avorté puisque son professeur de musique, une femme qui enseignait le solfège à l'époque n'était pas selon ses propores dires une bonne pédagogue. «La première professeur que j'ai eue au conservatoire de musique nous faisait dégoûter de la musique». Mais Zouheir Benjelloun ne baissera pas les bras, il cherchera toujours à apprendre et à s'informer davantage. Et la chance sera de son côté. «J'ai rencontré, un jour, une Suissesse du nom de Mme Draw ; celle-ci a commencé par m'initier au piano et à la danse». C'est à ce moment-là que Zouheir Benjelloun s'est mis a interpréter des morceaux des grands classiques comme Beethoven et Chopin. Par la suite, sa professeur retourna à son pays et Zouheir Benjelloun fut contraint d'arrêter son apprentissage de la musique. Dans les années 80, Zouheir Benjelloun se rendit en France dans le but d'entreprendre des études en urbanisme. Mais parallèlement, il s'est inscrit dans des écoles privées qui dispensaient des cours de piano. «Je me suis inscrit à l'école Ame à Paris et j'étais parmi les élèves qui ont donné un récital de musique». Ensuite il participa à la chorale de France à Montorgueil. Avant de retourner au Maroc, Zouheir Benjelloun joue avec cette chorale la cantate n°4 de Jean-Sebastien Bach. Après son retour au Maroc, Zouhier Benjelloun a commencé à faire ses propres recherches artistiques. «Je ne veux pas être considéré comme un imitateur», affirme t-il. Mais il sait qu'il doit compter sur lui-même: «Il faut chercher soi-même, tester et doser». Son but est d'émouvoir.