Les négociations entre le gouvernement et les différentes parties concernées se sont achevées. Reste maintenant la signature de l'accord final avant la fin de l'année, probablement sous la présidence de SM le Roi. Une fois n'est pas coutume, le Conseil de gouvernement s'est réuni mardi 28 au lieu du jeudi 30 décembre. A l'ordre du jour, un exposé du ministre de la modernisation des secteurs publics concernant le plan des départs volontaires de la fonction publique. En effet, Mohamed Boussaïd a mis au point, en étroite collaboration avec les centrales syndicales, une procédure qui permettra à plusieurs centaines de fonctionnaires de quitter l'Administration et, pourquoi pas, entamer une nouvelle carrière dans le secteur privé. Les conditions mises en place par le ministère de la Modernisation des secteurs publics sont très attrayantes. C'est, d'ailleurs, une garantie de réussite de cette opération. En tout cas, les fonctionnaires qui le souhaitent ont six mois, dès le1er janvier, pour se décider. Les demandes seront traités au fur et à mesure de leur dépôt. "Puisqu'il s'agit d'une bonne opération économique et sociale, le premier venu sera le premier servi", avait expliqué Boussaïd dans un entretien accordé à ALM. Par ailleurs, le conseil de gouvernement a adopté un projet de décret relatif à l'assurance, maladie obligatoire (AMO), une autre opération urgente, puisqu'elle entrera en vigueur dès le 1er janvier 2005. Aujourd'hui, l'AMO est fin prête. Après une série de rencontres marathoniennes avec les professionnels (syndicats, médecins, pharmaciens, responsables des hôpitaux publics et privés…) le Premier ministre, Driss Jettou, a réussi le pari de tout mettre sur pied avec la fin de l'année. Selon des sources concordantes, la signature de l'accord entre les différents intervenants aura lieu en présence de SM le Roi Mohammed VI, dans les prochains jours, peut-être même demain jeudi 30 décembre. Le but est de donner à l'AMO une dimension officielle et solennelle. Car, il faut le rappeler, SM Mohammed VI a personnellement insisté pour que ce régime soit mis en place le plus rapidement possible. En attendant, les dernières négociations ont apporté quelques nouveautés. Tout d'abord, pour le secteur privé, le panier des soins a été nettement élargi. Le gouvernement avait proposé que seuls les maladies chroniques (diabète, cancer, hépatite…), les hospitalisations, la femme enceinte et l'enfant jusqu'à l'âge de 6 ans, seraient couvert par l'AMO. Sous l'impulsion des syndicats, notamment, l'AMO s'alignera sur la liste des soins de la CNOPS, organisme qui sera d'ailleurs chargé de gérer l'AMO pour les salariés du secteur public. Toujours concernant l'AMO pour le secteur privé, dont la gestion a été accordée à la CNSS, le taux de cotisation, un autre aspect hautement important, a été fixé par le gouvernement à hauteur de 4%. La moitié à la charge du salarié et l'autre moitié sera versée par l'employeur. Jettou vient donc de faire une fleur. Un point sera prélevé sur la rubrique des "allocations familiales", ce qui portera le taux de cotisation à 5%. La rubrique des "allocations familiales" se trouve aujourd'hui excédentaire, notamment grâce à la baisse du taux de fécondité au Maroc. Quant au taux de remboursement (ou de couverture), il a été fixé à 90% dans les établissements hospitaliers publics et à 70% dans les cliniques privées. A noter que les prélèvements, pour le secteur privé comme pour celui public, commenceront dès janvier 2005. Et afin de permettre au système de constituer une réserve suffisante, les remboursements ne seront débloqués que six mois plus tard. Pour ce qui est des personnes démunies, un régime particulier leur a été réservé. Il s'agit du Régime d'assistance médicale (Ramed). Le gouvernement s'est engagé à le finaliser au cours de l'année 2005. Des cartes spéciales seront remises aux bénéficiaires du Ramed. Aujourd'hui, les nécessiteux ont théoriquement la possibilité de se soigner gratuitement, en présentant un certificat d'indigence délivré par les autorités locales. Mais des dérapages se produisent régulièrement. Aussi, certains hôpitaux publics, comme le CHU Ibn Sina de Rabat, procèdent systématiquement et dans l'illégalité totale au refus des certificats d'indigence.