Conseil des ministres oblige, les têtes d'affiche de la 2ème rencontre Tanger-Med : le Conseiller de S.M. le Roi, Meziane Belfkih, et une brochette de ministres étaient parmi les présents mercredi 22 décembre pour intervenir lors de la séance d'ouverture de cette rencontre. «Nous ne voulons pas que le port-Tanger Méditerranée soit un port off-shore». La phrase de Saïd Elhadi, président de TMSA (l'Agence spéciale Tanger-Méditerranée), lors de la séance d'ouverture de la deuxième journée Tanger sous Med, mardi matin à Tanger, sous le thème : «Opportunités d'affaires et développement local». Le responsable de TMSA répondait implicitement à un certain nombre d'interrogations que se posent des opérateurs nationaux et divers acteurs régionaux et locaux quant à la manière dont ce gigantesque chantier pourrait profiter aussi à son environnement immédiat et aussi, au-delà, à l'économie nationale, dans son ensemble. C'est d'ailleurs l'essence de la thématique centrale de cette rencontre à laquelle ont été conviés, outre des représentants des entités nationales et internationales concernées par le projet Tanger-Med, des opérateurs nationaux dans divers domaines d'activité, les collectivités territoriales de la région de Tanger-Tétouan et de nombreuses personnalités du monde des affaires, de la finance et des de diverses institutions. Introduisant la rencontre, Driss Benhima, directeur de l'Agence de développement des provinces du Nord, fortement concerné par ce projet, dans ses incidences sur le développement de la région dans la quelle il est situé, a affirmé que la volonté des pouvoirs publics est de ne pas créer de « décalage entre la modernité du projet, d'une part, et le niveau de développement de l'ensemble de la région qui l'abrite». Au contraire, il a estimé impératif de créer, à partir de ce projet structurant, une plate-forme de participation et de partenariat entre tous les acteurs concernés. Il n'en est pas moins vrai, cependant, qu'il existe encore un gros hiatus entre le projet lui-même tel qu'il est en train de se déployer sur le terrain, à une cadence et avec des performances que tout le monde qualifie, ici, d'exceptionnelles, d'un côté, et de l'autre un manque d'informations pertinentes, l'absence d'une méthodologie de travail pour mobiliser les synergies et dégager des pistes de travail qui puissent élargir l'assiette d'intérêt et des opportunités d'intervention et de participation des acteurs concernés. «Ce n'est pas une rencontre annuelle ou bi-annuelle qui est capable d'impliquer les hommes d'affaires et le maximum d'acteurs concernés et de les amener à un plus grand engagement, fera remarquer un responsable élu. Il faudra multiplier les occasions d'explication et d'échanges pour trouver une méthodologie de travail au diapason des ambitions et du rythme de réalisation de ce grand projet». Grand, c'est, en effet, peu dire pour ce projet qui est en train de prendre son rythme de croisière. Les différentes composantes du projet : la construction du port proprement dite, la concession des quais, l'aménagement des zones de libre échange, de la zone logistique et de la zone industrielle, ainsi que les voies de connexion aux réseaux ferroviaire et terrestre nationales sont en train de prendre corps de manière concomitante. Le chantier emploie actuellement quelque 2000 personnes et cet effectif atteindra bientôt, en plein régime les 3500 ouvriers, employés et cadres qui s'activent 24h/24h, pour respecter les délais assez serrés impartis au chantier. Lancé en 2003, le projet dont la réalisation devra s'achever fin 2007, coûtera quelque 12 300 millions de Dirhams apportés par le Fonds Hassan II, l'Etat, le Fonds Abu Dhabi et divers opérateurs privés.