Les hommes représentent plus de 97,64% de la population carcérale contre seulement 2,36% de femmes et ce dans la période allant de 2011 jusqu'à fin 2015. Les professions libérales figurent en haut du générique quant aux détentions dans les prisons. C'est ce qui ressort du rapport récemment dévoilé par la délégation générale à l'administration pénitentiaire. Ainsi, 14.865 détenus condamnés en dernier recours et des contraignables appartiennent aux professions libérales, suivis des détenus provenant de métiers ayant trait aux travaux manuels avec 11.024 prisonniers. Les employés sont en troisième position avec pas moins de 6.311 détenus et contraignables. Les chômeurs n'arrivent qu'en quatrième place avec 5.690 des condamnés et des contraignables. Ensuite, les agriculteurs sont au nombre de 3.961 sur l'ensemble des 43.675 détenus et contraignables répartis sur les établissements pénitentiaires du pays. Par zone géographique, ils sont 34.930 à provenir des villes contre 8.745 appartenant au monde rural. Le rapport révèle également que les hommes représentent plus de 97,64% de la population carcérale contre seulement 2,36% de femmes et ce dans la période allant de 2011 jusqu'à fin 2015. Par tranche d'âge, le document précise que ce sont les jeunes âgés de 21 à 40 ans qui constituent 70% des occupants des établissements pénitentiaires. La DGAPR a également levé le voile sur les cas de grève au sein des prisons. Ainsi pour l'année 2015, les grèves pour des raisons liées aux jugements et poursuites judiciaires ont constitué 51,23% des cas, suivies de 33,80% des grèves ayant pour cause les conditions de détention. Le rapport revient également sur la durée de ce type de contestation. En effet, 1.139 cas n'ont pas dépassé une semaine de grève contre 1.153 qui ont duré plus d'une semaine. S'agissant des cas d'évasion, la délégation a recensé 38 cas entre 2011 et 2015. Pour ce qui est des cas d'agression, le rapport signale que 3.257 des cas d'agressions enregistrés sont perpétrés par des détenus à l'encontre d'autres détenus au cours de l'année 2015, un chiffre qui a augmenté comparé à l'année 2014 qui a enregistré 2.617 cas de violences entre détenus. La rapport met également en exergue le nombre de plaintes et de doléances reçues en 2015. Ainsi, 1.291 requêtes ont été comptabilisées dont 482 sont de nature judiciaire et 364 liées au mauvais traitement de la part des fonctionnaires des établissements pénitentiaires. De même, 279 des plaintes recues concernent la privation des soins de santé. La délégation précise à cet égard que 95% des plaintes reçues ont été traitées. Soins et hygiène Concernant les soins de santé, environ 446.834 détenus ont pu bénéficier des examens médicaux et 558 opérations chirurgicales durant l'année 2015. Des opérations qui ont été effectuées au total dans les établissements hospitaliers publics. Pour ce qui est des campagnes de vaccination, le nombre des détenus ayant bénéficié de ce service au cours de l'année 2015 a atteint 21.389 détenus contre 4.110 pour l'année précédente. Par ailleurs, elles étaient environ 38 femmes enceintes dans les prisons marocaines à fin 2015 et 91 femmes détenues accompagnées de leurs enfants durant leur détention. En revanche les cas d'accouchements en 2015 au sein des établissements pénitentiaires atteignent 73. Par ailleurs, plus de 4.631 détenus en situation de handicap ont reçu des soins de santé, 3.057 d'entre eux ont bénéficié d'examens médicaux au sein des services de santé des établissements pénitentiaires contre 497 qui ont reçu des soins dans les hôpitaux publics. La DGAPR a délégué à des sociétés privées la mission de fournir des repas au sein de 30 établissements. Ainsi, 35.000 détenus en ont bénéficié, soit 46% de la population carcérale. Le rapport précise également que le budget quotidien alloué à chaque détenu est passé de 12 dirhams en 2014 à 20 dirhams en 2015. Dans ce sens, la délégation envisage d'élargir le programme visant l'amélioration de la qualité des repas fournis à l'ensemble des prisons à l'horizon 2018 en conformité avec les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé. Leila Ouchagour Journaliste stagiaire