Les transferts des Marocains résidant à l'étranger (MRE) sont passés, entre 1997 et 2003, de 23 à 36,8 milliards de dirhams par an, soit une hausse de 60%, selon les chiffres du ministère délégué chargé des MRE. C'est connu : les transferts des MRE représentent l'une des principales sources de devises du Royaume, avec les recettes du tourisme et les exportations de phosphates. Les transferts financiers émanant de la diaspora placent ainsi le Maroc à la quatrième position au niveau mondial, après l'Inde, le Mexique et les Philippines. En six ans, ces transferts sont passés de 23 à 36,8 milliards de dirhams par an. Déjà en 2002, les transferts ont déjà atteint les 36 milliards de dirhams en devises. La même année, pour rappel, le tourisme a généré des recettes de l'ordre de 28 milliards de dirhams. Et c'est à juste titre que la Banque mondiale estime que les fonds des MRE, qui représentent la deuxième source de revenus extérieurs, exercent indéniablement un «rôle stabilisateur» en cas de conjoncture économique défavorable. Économiquement, ces fonds participent à la réduction du déficit externe du pays. En outre, ces transferts ont la caractéristique d'être beaucoup plus stables que les capitaux privés. Pour le Maroc, cela représente une bouffé d'oxygène durant les périodes de marasme économique ou lorsque les capitaux spéculatifs s'échappent. Au plan bancaire, ces fonds contribuent à hauteur de 13% dans le total des dépôts bancaires. Pour la ministre Nezha Chekrouni, qui est intervenue lors d'une table ronde tenue à Ifrane la semaine dernière, cette hausse constatée provient d'une politique de proximité adoptée par les banques marocaines envers les MRE et l'amélioration de l'accueil des résidents à l'étranger lors de leurs séjours au Maroc. L'Etat est à la recherche de nouvelles pistes pour accroître ce flux, a-t-elle ajouté, et en particulier pour inciter les Marocains de l'étranger à investir davantage au Maroc, ce qu'ils ne font pas suffisamment malgré des mesures prises en matière de simplification des procédures administratives et la création des centres régionaux d'investissements. Le montant global des investissements des MRE ne peut être déterminé, les chiffres disponibles montrent néanmoins que ces derniers sont majoritairement orientés vers des investissements improductifs, principalement l'immobilier avec plus de 83% du total. Il est suivi de l'agriculture, du commerce, de l'industrie et enfin du tourisme. Un tourisme qui n'a visiblement pas encore trouvé la bonne formule pour les attirer, que ce soit à titre de clients ou à titre d'investisseurs. La Banque mondiale avait mis l'accent dans son rapport qui traite du «Financement du développement en 200», sur le fait que ces transferts devraient continuer de progresser sensiblement dans un futur proche. Reste que «ce n'est pas tant leur montant qui aura un effet durable sur le développement que leur utilisation efficace». Dans ce sens, le gouvernement compte mettre en place un plan de communication visant à encourager les projets d'investissement pertinents des MRE. A suivre.