Le chef de gouvernement a eu une entrevue avec deux conseillers de SM le Roi Après une longue attente, les consultations pour la formation d'une nouvelle majorité devraient reprendre dans les prochaines heures. En tout cas, l'entourage du chef de gouvernement désigné, Abdelilah Benkirane, assure qu'une rencontre aura lieu ce mardi avec le président du Rassemblement national des indépendants (RNI), Aziz Akhannouch. Le secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD) veut ainsi accélérer la cadence des consultations pour former un nouveau gouvernement alors que l'attente dure depuis bientôt trois mois. C'est d'ailleurs dans ce sens que sur Hautes instructions royales, deux conseillers de SM Mohammed VI, à savoir Abdelatif Mennouni et Omar Kabbaj, ont eu samedi dernier une entrevue avec le chef de gouvernement désigné. Selon le Cabinet royal, les conseillers du Souverain ont fait part, au cours de cette entrevue, à Benkirane du souci de SM le Roi de voir le nouveau gouvernement se former dans les meilleurs délais. «Au cours de cette même entrevue qui a eu lieu au siège de la Primature, les conseillers du Souverain ont fait part à M. Abdelilah Benkirane des attentes de Sa Majesté le Roi et de l'ensemble des Marocains au sujet de la formation du nouveau gouvernement», apprend-on auprès de la même source. Reste à savoir si le prochain round des pourparlers permettra de voir enfin le bout du tunnel. Il faut dire que la posture du chef de gouvernement n'arrange pas les choses. Benkiran tient coûte que coûte à la présence du parti de l'Istiqlal dans la prochaine équipe gouvernementale. Un attachement qui intervient, rappelons-le, après des années d'une guerre sans merci entre le numéro un du PJD et l'actuel secrétaire général de l'Istiqlal, Hamid Chabat. Aujourd'hui, les deux hommes tentent de convaincre l'opinion publique d'une sympathie subitement retrouvée et difficilement assimilable. Pour rappel, deux partis politiques seulement ont déjà décidé de rejoindre la nouvelle majorité. Outre le parti de l'Istiqlal, le Parti du progrès et du socialisme (PPS) avait lié son sort à celui du parti de la lampe bien avant l'organisation des élections législatives du 7 octobre dernier. Seul bémol, les trois partis sont encore loin de disposer d'une majorité consistante au sein de la Chambre des représentants. Si le chef de gouvernement désigné répète à qui veut l'entendre qu'il tient à la participation du RNI à son prochain gouvernement, dans les faits Benkiran gère les consultations d'une manière qui ne facilite pas les choses. C'est la raison pour laquelle l'attente de l'opinion publique dure depuis de longues semaines sans qu'une issue soit pour autant trouvée à la situation actuelle. S'agissant de la participation de l'Union socialiste des forces populaires (USFP), les choses paraissent tout aussi compliquées entre les directions des deux formations politiques. Les déclarations amicales entre Driss Lachgar, premier secrétaire de l'USFP, et Benkiran à l'issue de leur première rencontre, ont laissé la place à de grandes divergences au cours des négociations. Reste enfin le Parti authenticité et modernité (PAM). Le parti conduit par Ilyas Omari a été parmi les rares à avoir une réaction au cours du week-end au sujet du retard dans la formation d'un nouveau gouvernement. Dans un communiqué conjoint de ses bureaux politique et fédéral, le parti a affirmé de nouveau qu'il «n'est pas concerné par les négociations menées par le chef de gouvernement désigné» ajoutant par la même occasion que «le parti ne sera pas un remplaçant dans la formation et la direction du prochain gouvernement même si le parti veille au bon fonctionnement des institutions politiques et constitutionnelles du pays».