Dominique de Villepin est attendu ce mercredi au Maroc pour une visite de deux jours, à l'invitation du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Mohamed Benaïssa. Au cours de son séjour au Maroc, le ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, sera reçu en audience par S.M. le Roi Mohammed VI, indique lundi un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération. Le chef de la diplomatie française aura des entretiens avec le Premier ministre sortant, Abderrahmane Youssoufi, ainsi qu'avec le Premier ministre désigné, Driss Jettou, ajoute-t-on de même source. La visite de M. de Villepin au Maroc, la première du genre dans la région du Maghreb depuis sa nomination à la tête de la diplomatie française, «s'inscrit, notamment, en perspective de la réunion de Haut niveau entre les deux gouvernements et de la visite du Président Chirac au Royaume, prévues en 2003». Au cours de cette visite, MM. de Villepin et Benaissa procèderont à un large examen des relations bilatérales et mettront l'accent, en particulier, sur le nouveau cadre à promouvoir pour la coopération culturelle compte tenu de la diversité des relations humaines entre les deux pays, ajoute le communiqué, soulignant que les questions régionales et internationales d'intérêt commun seront également au menu des discussions. M. de Villepin, qui devra recevoir la communauté française établie dans le Royaume, donnera une conférence sur le dialogue des cultures entre les deux rives de la Méditerranée, à l'Université Mohammed V de Rabat. Bien entendu, toute action concertée entreprise en commun accord entre le Maroc et la France est susceptible de susciter des réactions de la part des adversaires du Maroc. Une agence algérienne n'a trouvé dans la visite de M. Villepin qu'une occasion pour des entretiens qui seront axés sur «les grandes questions internationales et régionales, notamment sur l'avenir du Sahara». Et de conclure que «cette visite vise à donner un nouvel élan à la relation dense et confiante que nous entretenons avec le Maroc». D'un autre côté, animant, lundi soir à Casablanca, une conférence-débat autour du thème «Maroc, France, Europe et la situation internationale», organisée par l'Hebdomadaire «La Vie économique» et le cercle d'amitié Franco-Marocain, Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre français et président du «Pôle Républicain», a tenu à souligner les avancées réalisées par le Maroc sur la voie de la démocratisation. Les dernières élections législatives en sont la parfaite illustration de cette maturité démocratique, a-t-il dit. Sur le registre économique, M. Chevènement a estimé que le développement du Maroc est tributaire d'une croissance économique élevée et d'une mise à niveau des secteurs clés de l'économie. La relance de la coopération entre le Maroc et l'Union européenne contribuera immanquablement à l'accélération du rythme de ce développement, a-t-il estimé. Pour ce faire, M. Chevènement considère que l'accord d'association Maroc-UE, qui est entré en vigueur depuis le 1er mars 2000, doit trouver toute son application sur le plan financier mais aussi sur d'autres plans, comme l'ouverture du marché européen aux produits agricoles marocains. Evoquant les relations franco-marocaines, M. Chevènement a tenu à souligner la solidité des liens historiques et politiques unissant le Maroc et la France. «Si notre relation est riche par le passé, elle doit aussi l'être pour l'avenir», a-t-il affirmé. Interpellé sur la question des communautés religieuses en France, il s'est prononcé pour une organisation de l'Islam en France dans le respect des valeurs de chacune des religions.