Ahmed Raïssouni assume ses responsabilités pour ses déclarations à la presse et démissionne de la présidence du Mouvement Unité et Réforme (MUR) qu'il présidait depuis mars 1996. Dans un communiqué publié par le quotidien ATTAJDID, le bureau exécutif du Mouvement Unité et Réforme (MUR) a annoncé que Ahmed Raïssouni a présenté sa démission de la présidence du Mouvement. Le communiqué précise que Mohamed Hamdaoui a été chargé d'assurer la présidence du Mouvement conformément à son règlement intérieur en attendant la tenue d'une Assemblée générale nationale pour l'élection d'un nouveau président. Sur les raisons de cette démission, le bureau exécutif du mouvement a indiqué qu'elle est intervenue à la suite de "l'entretien que M. Raïssouni avait accordé à un journal francophone et dont une partie portait sur l'institution d'Amir Al Mouminine". Rappelons que l'entretien auquel se référait le communiqué avait été accordé à notre quotidien, «Aujourd'hui Le Maroc» dans son édition du 12 mai dernier. À cette occasion, l'ex-président du MUR avait explicité sa position sur l'Institution d'Imarat Al Mouminine et sur la Fatwa, considérée comme l'une des principales prérogatives d'Amir Al Mouminine. Le communiqué du MUR explique que "les propos de M. Raïssouni ont été mal traduits et le résumé qui en a été fait n'a pas été soumis au préalable à l'intéressé, comme cela a été convenu avec le journaliste qui a recueilli l'entretien". Dans une tentative de justifier la démission de l'ex-président de ce mouvement islamiste, les rédacteurs du communiqué ont tenu à préciser que "certains passages de l'entretien ont fait l'objet, de façon non délibérée, de plusieurs interprétations de la part du journaliste, notamment ceux relatifs à l'institution d'Amir Al Mouminine, que nous considérons tout comme M. Raïssouni, comme l'un des fondements constants de l'Etat marocain et de son identité à laquelle nous sommes attachés". Le communiqué informe par ailleurs que M. Raïssouni a présenté sa démission au bureau exécutif du Mouvement "en signe d'estime et de considération pour l'Institution d'Amir Al Mouminine et pour assumer ainsi la responsabilité de l'erreur commise dans l'entretien qui n'a pas été rectifiée et des effets négatifs qui en découlent". Une démission qui a été acceptée par l'instance exécutive du mouvement après discussion des tenants et des aboutissants. Enfin, le communiqué du MUR conclut que les membres du bureau expriment leur "reconnaissance pour les services rendus par M. Raïssouni au Mouvement et pour sa disposition à poursuivre ses efforts au service du pays, sous la sage conduite d'Amir Al Mouminine, Sa Majesté Le Roi Mohammed VI, que Dieu l'assiste et couronne de succès ses actions". Il est à signaler que cette démission était prévisible depuis quelques semaines et tous les observateurs s'y attendaient après que plusieurs voix au sein du Parti de la Justice et du Développement (PJD) aient manifesté leur désaccord avec les déclarations de M. Raïssouni et les ont condamnés.