A la fin du premier sommet africain de l'action, tenu mercredi 16 novembre 2016 en marge de la COP22, les chefs d'Etat et de Gouvernement africains ont adopté une Déclaration en faveur d'une co-émergence continentale. Les leaders africains ont confié à SM le Roi Mohammed VI, « en relation avec le président en exercice de l'Union africaine (UA), Idriss Déby Itno, la mise en œuvre de cette Déclaration, notamment au niveau de la coordination et du suivi des initiatives prioritaires dans les domaines de la lutte contre les changements climatiques et du développement durable, ainsi que de la mobilisation des partenaires du Continent, bilatéraux ou multilatéraux ». Trois commissions seront créées à cet effet : une pour la région du Sahel, présidée par le Niger, une deuxième pour la région du bassin du Congo, présidée par le Congo-Brazzaville et une troisième pour les Etats insulaires, sous la houlette des Seychelles. Tout en remerciant Sa Majesté le Roi Mohammed VI d'avoir pris l'initiative de convoquer ce Sommet de l'Action en faveur de la co-émergence de l'Afrique et en relevant la pertinence d'unir la voix du continent pour mieux défendre ses intérêts, ils ont lancé un appel "à nos partenaires stratégiques pour renforcer notre coopération dans le sens de l'ambition africaine pour un développement durable et inclusif, et fournir un appui efficace et concret à la mise en œuvre de cette ambition, à travers notamment, l'augmentation du financement public, la facilitation de l'accès au financement climatique et son rééquilibrage en faveur de l'adaptation, le renforcement des capacités et le transfert de technologies". Les Chefs d'Etat africains se sont également engagés à promouvoir les politiques et les mesures en matière d'adaptation requises, qui soient aussi des catalyseurs pour une transformation structurelle profonde sur les plans économique et social en Afrique, à consolider leurs engagements respectifs en matière de lutte contre les effets du changement climatique pour donner davantage de cohérence à leurs stratégies et avancer ensemble et à accélérer la réalisation des initiatives déjà identifiées ou lancées, en s'appuyant non seulement sur leurs ressources intrinsèques, mais également en mobilisant les bailleurs de fonds multilatéraux et bilatéraux, ainsi que les acteurs non étatiques. Il s'agit, à titre d'exemple, d'initiatives visant à renforcer la résilience du continent africain face aux menaces du dérèglement climatique, en particulier "l'Initiative africaine pour l'adaptation", l'Initiative pour "l'adaptation de l'agriculture africaine", connue sous l'acronyme "Triple A", le projet de la "Grande muraille verte pour le Sahara et le Sahel", l'Initiative pour la "sécurité, la stabilité et la soutenabilité", celle pour la "résilience rurale, ou encore celle en faveur des "Forêts dans la région Méditerranée et au Sahel". Ces initiatives, poursuit le document, sont en faveur d'une co-émergence durable africaine, notamment "l'Initiative africaine pour les énergies renouvelables", celle relative à la "conservation de l'écosystème du Bassin du Lac Tchad", celle pour une "croissance bleue, ou encore celle portant sur la réalisation d'un "couloir africain de l'énergie propre", ainsi que le "Fonds bleu pour le bassin du Congo". Les Chefs d'Etat africains se sont engagés aussi à encourager et à faciliter la participation du secteur privé à la mobilisation de capacités et de financements supplémentaires pour relever le défi du changement climatique. Les Chefs d'Etat et de Gouvernement Africains, réunis à l'invitation de Sa Majesté Mohammed VI, ont souligné que l'Afrique, qui a le moins contribué aux émissions mondiales de gaz à effet de serre, est le continent le plus touché par les changements climatiques et leurs effets sur ses territoires dont les conséquences peuvent représenter une menace pour sa paix, sa sécurité et son développement durable. Les régions africaines, ont-ils dit, ont volontairement lancé des initiatives en matière d'adaptation et d'atténuation, visant à améliorer leur résilience et à promouvoir un développement durable. Ils ont réaffirmé, dans ce cadre, l'importance d'une mise en œuvre adéquate des Objectifs de Développement durable, fondés sur les principes de Rio, en particulier celui de « La responsabilité commune mais différenciée », pour relever le défi du changement climatique et l'engagement concret et substantiel des pays africains à contribuer à l'effort mondial de lutte contre les changements climatiques. Les Chefs d'Etat et de Gouvernement africains ont également réaffirmé l'"ambition de faire de l'action pour le climat un levier d'émergence, en vue de construire un modèle de développement inclusif et durable répondant aux aspirations légitimes des populations africaines et préservant les intérêts des générations futures" et leur "volonté d'œuvrer collectivement et solidairement pour une Afrique résiliente au changement climatique et qui façonne son destin, à travers des approches sous régionales et régionales".