L'élection des présidents des six commissions parlementaires s'est tenue hier dans une ambiance assez tendue. L'Istiqlal convoitait la commission des Finances et le président du groupe du PJD, Mustapha Ramid, a démissionné de son poste. C'est hier soir que la Chambre des Représentants a procédé à l'élection des présidents des six commissions parlementaires. Par ordre décroissant de leur poids (le nombre de députés dont ils disposent), les six premiers partis politiques choisissent la commission qu'ils souhaitent présider et désignent le député qui occupera ce poste. C'est ainsi qu'un problème a surgi la semaine dernière entre l'Istiqlal et l'USFP au sujet de la commission des Finances et du développement économique. L'année dernière, l'USFP qui est venue en tête lors des élections législatives a donc choisi le premier la commission qu'il souhaite présider. C'est ainsi que Abdelkader El Benna a occupé pendant les 12 derniers mois le fauteuil de président de cette prestigieuse commission qui examine et vote notamment le Budget de l'Etat et tous les autres projets de lois à caractère économique et financier. Cette année, le parti de l'Istiqlal (PI) a manifesté son souhait de choisir le premier. C'est le nom du député istiqlalien, Mustapha Hanine, qui a commencé à circuler dans les couloirs du Parlement comme éventuel président de la commission des Finances. La deuxième commission la plus convoitée est sans doute celle de l'Intérieur, de la décentralisation et des infrastructures. Son champ d'intervention est assez large. A l'heure où nous mettions sous presse, le sort de ces deux commissions (Finances et Intérieur) n'était pas scellé définitivement. Si l'Istiqlal renonce à exercer son droit, Abdelkader El Benna (USFP) et Mohamed Taïbi (PI) seront reconduits respectivement à la tête de la commission des Finances et celle de l'Intérieur. La volonté de l'Istiqlal de passer avant l'USFP a été sévèrement critiquée par certains partis politiques car cela risquerait, selon eux, de bouleverser l'ordre établi. En effet, c'est l'USFP qui est considérée comme le coordinateur des partis de la majorité. C'est également l'USFP qui prend la parole le premier lors des débats parlementaires. Tous ces avantages symboliques pour les socialistes risquent de disparaître. En tout cas, ce bras de fer USFP-Istiqlal donne une idée claire de l'ambiance qui règne au sein de la majorité gouvernementale. Par ailleurs, le groupe du RNI a décidé de remplacer Houssine Ouallal par Moulay El Bachir Badalla comme président de la commission des secteurs productifs. Celle-ci se charge essentiellement des textes de lois ayant trait à l'agriculture. En outre, la démission en fin de semaine dernière du président du groupe du PJD, Mustapha Ramid, impose une redistribution des responsabilités au sein de ce groupe. Ainsi, c'est l'actuel président de la commission législative et des droits de l'homme, Abdellah Baha, qui sera vraisemblablement appelé à présider le groupe du PJD au sein de la première Chambre. Quant à la commission législative, elle pourrait être présidée par El Habib Choubani, jeune député du PJD. Pour ce qui est de la commission des secteurs sociaux, c'est le doyen des présidents de commissions, Mohamed Moubdî (MNP), qui a été reconduit par le groupe de la mouvance populaire (MP-MNP). Moubdî occupe ce poste depuis sept ans déjà. Cette commission traite notamment tous les projets de lois relatifs à l'enseignement, aux affaires islamiques et à l'emploi. L'un des grands chantiers de cette commission sera sans doute celui de la Moudawana. La dernière commission parlementaire est celle des Affaires Etrangères et la Défense nationale. C'est l'ancien président du groupe parlementaire du groupe constitutionnel et démocratique (PND-UC), Abderrahmane Mettioui, qui a été élu. Il remplace ainsi Zakariya Semlali, élu la semaine dernière à la tête du groupe UC-PND, un poste qu'occupait avant lui le Abderrahmane Mettioui.