Les trois partis se positionnent déjà pour s'emparer de la présidence de la première Chambre, 3e poste dans l'ordre protocolaire de l'Etat Après le Roi puis le chef de gouvernement, il y a le président de la Chambre des représentants. Le troisième poste dans l'ordre protocolaire de l'Etat attire aujourd'hui les convoitises. Si la convocation des parlementaires pour la cérémonie d'ouverture du Parlement ce vendredi porte la signature du président sortant, l'identité du prochain président de la première Chambre occupe déjà les esprits. Deux forces politiques se positionnent déjà pour s'emparer de la présidence de la Chambre des représentants. Victorieux lors des dernières législatives du 7 octobre, le Parti de la justice et du développement pense sérieusement à occuper pour la première fois de son histoire la présidence. Deux noms commencent déjà à circuler. Il y a tout d'abord, le numéro deux du PJD. En sa qualité de président du conseil national du parti de la lampe et sa personnalité charismatique au sein de cette formation politique, Saâdeddine Othmani fait partie des favoris. Mais un autre prétendant au sein du même parti conserve toutes ses chances, à savoir Mohamed Yatim, premier vice-président dans le Parlement sortant et membre de la garde rapprochée de Abdel-Ilah Benkiran, le secrétaire général du PJD. Si de nombreux pjdistes pensent que la présidence de la Chambre basse leur revient de droit en raison de leur première place aux élections (125 sièges), l'intérêt du parti pour ce poste peut avoir une autre explication. En effet, la première force parlementaire veut éviter qu'un poste aussi stratégique soit contrôlé par un autre parti. Les relations du parti de la lampe avec l'Istiqlalien Karim Ghellab, l'ancien président de la 1ère Chambre, s'étaient fortement détériorées lorsque le PI s'apprêtait à quitter la majorité. Le fameux clash entre MM. Ghellab et Benkiran devant les caméras et objectifs des photographes au cours d'une manifestation publique est là pour le confirmer. PI et PAM dans la course Et c'est ce même Istiqlal toujours conduit pas Hamid Chabat qui lorgne de nouveau le même poste. En effet, la présidence de la première Chambre fait partie depuis quelque temps du package des négociations pour la formation d'une majorité gouvernementale. C'est d'ailleurs ainsi que le poste a été attribué à Karim Ghellab puis le Rniste Rachid Talbi Alami lors de la dernière législature. Le PI pourrait donc poser comme condition à sa participation à la future majorité d'obtenir la présidence. Trois noms au sein de l'Istiqlal émergent déjà du lot. Il y a tout d'abord Hamid Chabat. Après la perte de la mairie de Fès et son potentiel départ du secrétariat général du parti lors du prochain congrès du PI, la présidence de la première Chambre pourrait être une bonne, voire une très bonne consolation. Le deuxième nom est celui de Hamdi Ouled Rachid. L'homme fort de l'Istiqlal au Sahara n'a jamais occupé auparavant un poste aussi prestigieux dans les sphères de l'Etat. Enfin, il y a le président du groupe parlementaire dans le Parlement sortant, Nourredine Moudiane, qui aimerait lui aussi prendre du galon. Cela dit, le PJD et le PI savent que le Parti authenticité et modernité (PAM) sera là pour jouer aux trouble-fêtes. Une décision est déjà prise pour présenter un candidat le jour de l'élection du nouveau président. Le candidat pourrait être un Pamiste comme il pourrait être membre de l'un des partis de la prochaine opposition. Si la présidence ne présente pas a priori un très grand enjeu pour le PAM qui occupe déjà la présidence de la deuxième Chambre parlementaire, il pourrait tout de même créer une surprise ou du moins provoquer une grosse frayeur chez le PJD. Le but étant d'annoncer la couleur de ce que pourrait être la dixième législature pour le parti sorti victorieux lors du dernier scrutin. En effet, la capacité du PAM à convaincre des alliés et des soutiens sur la scène politique est beaucoup plus importante pour que sa candidature soit un non-événement. Dans ce sens, l'élection du président sera le premier vrai test de la future majorité parlementaire. Ainsi, la course à la présidence risque de tenir en haleine les partis politiques et l'opinion publique durant les prochaines semaines. Suspense garanti.