Karim Ghellab terminera son mandat à la tête de la première Chambre parlementaire. Son parti, l'Istiqlal, ne cèdera pas face aux demandes de plus en plus nombreuses de son désormais ancien allié le PJD (Parti de la justice et du développement) appelant à la démission du président de la Chambre des représentants. C'est en tout cas ce que Abdelkader El Kihel, membre du comité exécutif de l'Istiqlal, a confirmé à ALM. Le débat autour de cette question a éclaté après la démission des ministres istiqlaliens du gouvernement et le retrait de leur parti de la majorité. Les Pjdistes vont alors revendiquer le départ de Ghellab arguant que son arrivée à la présidence a été rendue possible grâce à un compromis au sein de la majorité de l'époque. Un compromis qui ne tient donc plus après le retrait du parti de la balance. Mais les responsables de ce dernier ne l'entendent pas de cette oreille. «La crise actuelle qui a poussé le conseil national de l'Istiqlal à approuver le retrait du parti du gouvernement concerne uniquement le gouvernement. Il ne faut pas déplacer cette crise au Parlement en demandant la démission du président de la première Chambre», affirme El Kihel. Et de poursuivre: «Karim Ghellab exerce ses fonctions à la tête de la première Chambre dans le respect le plus total des lois en vigueur. De plus, l'élection à ce poste est régie par la Constitution dont les dispositions sont claires sur ce plan. Et tant que le fonctionnement du Parlement n'est pas perturbé, je ne vois pas l'utilité de la démission du président de la Chambre des représentants». Invoquant le principe de la séparation des pouvoirs, les Istiqlaliens ne sont pas près de céder. Autrement dit, Ghellab continuera dans ses fonctions jusqu'en avril 2014 selon les dispositions du règlement intérieur de la première Chambre. Il est vrai que les négociations pour la formation du gouvernement fin 2011 entre le chef de gouvernement et ses trois alliées avaient porté sur les portefeuilles ministériels mais également les présidences des deux Chambres parlementaires. C'est ainsi que l'Istiqlal avait hérité de 6 ministères et du perchoir de la première Chambre. La présidence de la deuxième chambre est restée quant à elle entre les mains du PAM (opposition) puisque les élections communales et régionales n'ont toujours pas eu lieu. Avec le retrait des Istiqlaliens, ce n'est pas seulement une Chambre qui sera présidée par l'opposition mais les deux Chambres parlementaires. Cette situation est inédite dans l'histoire de la vie politique du pays. La majorité, notamment le PJD, se trouve impuissante. Car rien ni dans la Constitution ni dans le règlement intérieur de la Chambre des représentants ne prévoit une disposition particulière dans ce genre de situation. Il n'existe pas d'autres solutions pour la future majorité que de cohabiter avec la situation actuelle. D'ailleurs, le parti de la lampe parle uniquement de considérations morales et éthiques pour demander le départ de Ghellab.